Nos invités :
- Audrey Goutard, journaliste spécialiste des faits de société
- Jean-Pierre Couteron, addictologue et président de l’association Oppelia
- Driss Aït Youssef, docteur en droit public, spécialiste des questions de sécurité
Histoire surréaliste que celle de ce sénateur qui a drogué une collègue députée lors d’un dîner privé. Le père conscrit plaide l’erreur de manipulation. Il lui aurait servi, dit-il, une coupe de champagne dans laquelle il avait malencontreusement vidé un sachet d’ecstasy. Joël Guerriau, sénateur de Loire-Atlantique et adhérant au parti Horizons, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire avec obligation de suivre des soins pour administration d’une substance afin de commettre un viol ou une agression sexuelle. Accusé d’avoir drogué à son insu son homologue Sandrine Josso lors d’un dîner mondain chez lui, cette affaire rocambolesque fait trembler la majorité présidentielle. Acculé de toute part, il nie en bloc les faits qui lui sont reprochés comme le confirme son avocat : « Mon client se battra pour démontrer qu’il n’a jamais voulu administrer à sa collègue de travail et amie de longue date une substance pour abuser d’elle » clame-t-il. Le sénateur ligérien a été suspendu de son groupe au Sénat « Les Indépendants » et du parti Horizons. Une décision prise à l’unanimité affirme Arnaud Péricard. Le conseiller départemental des Yvelines et membre du groupe Horizons a d’ailleurs ajouté qu’une sanction disciplinaire a été enclenchée conformément à l’article 16 de leurs statuts pouvant conduire à l’exclusion définitive. La maire de Nantes, Johanna Rolland, a quant à elle affiché son soutien à la victime sur le réseau social X et demande une peine exemplaire : « Tour mon soutien à Sandrine Josso. Les faits rapportés sont effroyables et d’une extrême gravité. La justice doit désormais faire son travail. Joël Guerriau doit en tirer toutes les conséquences ». Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris. Joël Guerriau, testé positif à de nombreuses drogues, encourt cinq ans d’emprisonnement et jusqu’à 75 000 euros d’amende. Que sait-on de cette affaire qui aurait pu se solder par l’agression présumée d’une jeune femme ? Retour sur une séquence qui mêle drogue et soumission chimique.