Invités :
Jean-Marc Daniel, économiste, professeur émérite à l’ESCP Business School
Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction de Challenges
Marie-Christine Sonkin, rédactrice en chef Patrimoine aux Échos
Ce sera un des thèmes majeurs de la prochaine élection présidentielle : les droits de succession. Selon une étude du Conseil d’Analyse Économique, remis fin décembre au Premier ministre, aujourd’hui, 60% du patrimoine des Français a été hérité, contre 35% dans les années 1970. Pour instaurer un système plus équitable et réduire les inégalités de patrimoine, plusieurs grands économistes préconisent, dans un rapport intitulé « Les grands défis économiques », commandé par Emmanuel Macron, d’alourdir les taxes sur les donations et les héritages. L’idée ? Supprimer les exonérations sur l’impôt de succession. De son vivant, une personne peut donner jusqu’à 100 000 euros, tous les 15 ans, à ses héritiers sans être taxée. Le texte propose de taxer l’ensemble des sommes reçues tout au long de sa vie. A l’heure actuelle, l’idée d’une augmentation d’impôt a pour le moment été exclue par le ministère de l'Économie. « L’impôt sur les successions est éminemment politique et sensible », analyse Marie-Christine Sonkin.
Selon une enquête OpinionWay / MaSuccession.fr, parue en mars 2018, 80% des Français seraient opposés au droit de succession. Pourtant, le patrimoine est un des plus grandes sources d’inégalités.
Dans leur course vers l’Élysée, les candidats présentent tour à tour leur proposition. Sur ce volet, sensible, la droite et la gauche s’opposent. A droite, tous s’accordent pour alléger les taxes et faciliter les donations. À gauche, au contraire, on prône une taxation plus importante sur les donations des plus riches.