Invités :
Guillaume Daret, grand reporter au service politique
Aurore Gorius, journaliste au site d’information lesjours.fr
Claude Weill, chroniqueur politique
Christiane Taubira a officialisé, le 15 janvier 2022, sa candidature à l’élection présidentielle, dans le cadre d’un déplacement à Lyon. Elle a également indiqué qu’elle se soumettra au verdict de la primaire populaire, une initiative citoyenne qui a pour but de rassembler la gauche qui doit se tenir entre le 27 et le 30 janvier prochain. Parmi les sept candidats en lice : Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon ou encore Yannick Jadot, qui, pour l’heure, ne sont pas enclin à suivre le pas. Alors qu’elle appelait, de ses vœux, à l’organisation de cette primaire, Anne Hidalgo refuse aujourd’hui de se conformer au résultat. Elle sera candidate quoi qu’il arrive. « C’est trop tard, les sondages créditent Christiane Taubira de 3% ou 4. C’est une petite opération d’appareil montée par des militants assez marginaux contre les appareils politiques, qui visait à contraindre les politiques. Mais aujourd’hui personne n’attend de révolution », analyse Claude Weill. « Cela devient une guerre entre Anne Hidalgo et Christiane Taubira », qui concourent actuellement à la septième place des sondages.
De par sa capacité oratoire, son expérience politique et les grands textes qu’elle a portés, Christiane Taubira incarne l’image de figure morale à gauche. Néanmoins, elle ne bénéficie pas aujourd’hui du soutien de son camp. Invitée sur le plateau de Laurent Delahousse, lors du journal télévisé de 20 heures, sur France 2, samedi 15 janvier, l’ex Garde de sceaux veut lutter contre toutes les formes de haine, discrimination et inégalité. Face à la récente proposition d’Éric Zemmour, sur la scolarisation des enfants handicapés dans des établissements spécialisés, la candidate n’a pas hésité à montrer sa colère. « C’est d’une extrême violence et d’une ignorance crasse de ce qui se passe », a-t-elle déclaré sur France 2. Elle propose également un revenu universel de 800 euros pour les jeunes.
Face à la multiplication des candidatures, la gauche, et en particulier le Parti socialiste, apparaît plus divisée que jamais. « Il n’y a pas de leadership, pas de stratégie politique, pas de programme. Aucune personnalité capable de porter un projet national ne se dégage », explique Claude Weill.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon poursuit sa route dans la course au poste suprême. Dimanche 16 janvier, il était en meeting à Nantes. Un meeting innovant et immersif à 360° qui a multiplié les décors et les expériences olfactives. « Nous ne sommes pas concernés par les mésaventures du centre-gauche. Nous n’irons pas nous disputer avec eux », a affirmé le candidat du Front de gauche devant ses sympathisants.