Invités :
- Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l’IRIS
- Erwan Benezet, journaliste économie au Parisien - Aujourd’hui en France
- Etienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos
Mardi 23 mars, TotalEnergie a envoyé un signal fort à destination du président Zelensky : il n’achètera plus de pétrole en provenance de Russie d’ici la fin de l’année. Le géant pétrolier se retire du marché russe à l’instar des dizaines d’entreprises qui ont décidé de marquer leur soutien à l’Ukraine en ajoutant une pression économique sur Vladimir Poutine. Véritable coût d’arrêt à la mondialisation, cette décision frappe l’économie globale. Est-elle sans conséquences ou sonne-t-elle la fin d’une ère ?
Au 27ème jour de la guerre en Ukraine, les sanctions et pressions exercées sur le président russe pour le pousser à la table des négociations se poursuivent. Partir ou rester en Russie ? C’est le dilemme posé aux géants industriels qui concentrent une partie de leurs activités sur le territoire hostile. Après Shell et BP, c’est au tour de Total de se retirer du marché russe. Accusé de « financer la guerre », le patron du géant pétrolier a affirmé ce matin « mettre une croix sur l’avenir de Total en Russie », pris entre deux feux depuis le début du conflit. La guerre en Ukraine a mis sous pression les grands groupes français tels que Leroy Merlin, Auchan ou encore Renault qui s’interrogent sur leur présence en Russie et hésitent à quitter le pays. Après la frappe qui a touché Kiev le 20 mars 2022 au soir, les enseignes de grande distribution sont en difficulté. Pour soutenir cette prise de position suivie par des dizaines d’entreprises, une pétition a été ouverte sur les réseaux sociaux de Leroy Merlin, lancée par des employés ukrainiens qui appellent à la cessation des activités en Russie avec déjà plus de 12 000 signataires. La France est le premier investisseur privé en Russie avec plus de 160 000 salariés sur place. Dans ce bras de fer, Vladimir Poutine laisse planer une menace : nationaliser les activités des entreprises qui quitteraient le pays, ce qui représente des millions d’euros en jeu pour les entreprises françaises.
Les entreprises vont-elles quitter définitivement la Russie ? Quelles répercussions sur la mondialisation ?