Nos invités :
- Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’observatoire Cetelem
- Sandra Hoibian, sociologue et directrice générale du CREDOC
- Ombeline Jullien de Pommerol, économiste à l’OFCE
Dimanche 18 février 2024, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire annonçait sur le plateau du 20h de TF1 une révision de la prévision de la croissance de l’économie française de 1,4 à 1%. Pour maintenir son objectif, l’ancien député de l’UMP promet de ne pas augmenter les impôts, et d’aller chercher 10 milliards d’euros sur les dépenses de l’État pour éponger la dette. Des annonces qui semblent aussi optimistes que floues : où le ministre entend-il trouver ces 10 milliards ? Un simple « tour de passe-passe » pour la sociologue Sandra Hoibian, qui explique que les finances des français vont être mises à contribution d’une manière ou d’une autre pour récolter la somme. La fin du « quoi qu’il en coûte » mis en place au moment du COVID selon Flavien Neuvy, qui a induit une augmentation de la dette et des taux d’intérêts qui ne peut plus être évitée aujourd’hui.
Ce plan d’économie constitue-t-il un nouveau plan d’austérité pour les contribuables ? Pour l’économiste Ombeline Jullien de Pommerol, le gouvernement envoie des signaux « très contradictoires » à des français qui ont déjà l’impression de se restreindre depuis deux ans. Pour Sarah Hoibian, « le salaire ne permet pas d’augmenter le niveau de vie, ce qui alimente le sentiment de déclassement des français et nourrit une nostalgie pour l’époque des Trente Glorieuses ». Une crise économique qui n’est pas uniquement française, comme le rappelle Ombeline Jullien de Pommerol, qui se voit à l’échelle européenne, mais, ce qui est typiquement français, pour Flavien Neuvy, est « le problème structurel de l’immobilier » et son poids dans les dépenses des français. Salaires, pouvoir d’achat, patrimoine, immobilier… nos experts débattent des différents secteurs économiques qui impactent le niveau de vie des français.