Ukraine, guerre imminente ou poker menteur ? - 15 février 2022
Marie-Cécile Naves, directrice de recherche de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS)
Anthony Bellanger, éditorialiste à France Inter, spécialiste des affaires internationales
Georgina Wright, directrice du programme Europe à l’Institut Montaigne
Les jours passent et la situation s’enlise en Ukraine, pouvant, à tout instant, dégénérer en conflit armé. Dans ce contexte tendu, les États-Unis évoquent une intervention russe imminente. Les autorités américaines rapatrient le personnel de leur ambassade et appellent tous les ressortissants américains présents sur place à quitter l’Ukraine. Les Américains ont d’ailleurs fermé leur ambassade à Kiev.
Cette déclaration a été interprétée comme une provocation par le Kremlin. Invité sur le plateau de l’émission C à vous, lundi 14 février, sur France 5, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a estimé que « tous les éléments étaient réunis pour qu'un conflit éclate rapidement » en Ukraine, tout en précisant que « rien n'indique aujourd’hui » que le président russe, Vladimir Poutine, ait pris la décision de lancer une offensive. En plein Jeux olympiques à Pékin, le contexte international est tendu. « L’un, Vladimir Poutine, joue à la conspiration du silence et ne communique quasiment pas. Et à l’inverse, les Américains essayent de publiciser le plus possible sur ce qu’il se passe », analyse Anthony Bellanger.
L’incertitude est à son comble. « Les Américains et les Britanniques considèrent la position russe menaçante. Même si la Russie n’envahit pas, il y a un risque de menace hybride majeure et qu’il faut être en mesure d’y répondre », explique Georgina Wright. Pour cela, les État-Unis jouent plus que jamais sur la dissuasion, notamment en renforçant les troupes de l’OTAN et en menaçant de sanctions...