Nos invités :
- Pascal Boniface, géopolitologue, directeur de l’IRIS
- Tatiana Kastoueva-Jean, directrice du centre Russie de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI)
- Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique pour Le Figaro
Et si Vladimir Poutine l’emportait dans la guerre russo-ukrainienne débutée début février 2022 ? Sans le dire, les chancelleries européennes envisagent le scénario d’une victoire Russe tant la situation s’enlise sur le terrain militaire.
Si, au début, la population Ukrainienne apte à combattre, et notamment les jeunes, était motivée par le patriotisme et l’adrénaline, l’épuisement et la lassitude, au bout de deux ans de guerre, se font désormais ressentir. « Et c’est un très grand problème pour l’armée Ukrainienne », note Tatiana Kastoueva-Jean, invoquant le manque insuffisant de rotations pour certains soldats présents dans les tranchées depuis plus d’un an. Le même problème de capital humain se pose d’ailleurs du côté de l’armée Russe, mais la possibilité de rotation est trois fois supérieure dans le pays de Vladimir Poutine. Logiquement, l’écart se creuse. D’autant que, comme le rappelle Isabelle Lasserre, au problème de manque de population pour combattre en Ukraine s’ajoute celui de l’armement, les pays Occidentaux ayant fourni au pays de Zelenski des armes en quantité nécessaire pour permettre de résister aux Russes, mais pas suffisamment pour leur permettre de gagner. La correspondante diplomatique pour Le Figaro évoque les raisons de cette limitation en plateau.