Invités :
- Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale, spécialiste des questions de défense à France 24.
- Anthony Bellanger, éditorialiste à France Inter, spécialiste des affaires internationales.
- Olivier Weber, écrivain et grand reporter.
Des commémorations tout en retenue. La Russie a célébré le « jour de la Victoire » lundi 9 mai 2022. À l’occasion du 77e anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie, Vladimir Poutine a observé la traditionnelle parade militaire sur la place Rouge à Moscou, et prononcé son discours annuel. Alors que l’invasion russe se poursuit, cet événement avait une saveur particulière. Néanmoins, si l’on redoutait que le président de la fédération de Russie déclare officiellement la guerre à l’Ukraine, il ne l’a pas fait. « On attendait quelque chose de frémissant. On avait la possibilité aussi qu’il ne se passe pas grand chose et qu’on soit dans un continuum », souligne Armelle Charrier, qui décrit une prise de parole « placide ». Et de développer : « Il continue l’axe qu’il s’est donné : cette guerre en Ukraine qu’il ne nomme pas, puisqu’il dit que c’est la guerre sur le Donbass » .
La parade aérienne a été annulée en raison des conditions météorologiques, selon les autorités russes. Vladimir Poutine a quant à lui donné l’image d’un dirigeant solitaire. « Il prend d’une façon évidente le contre-pied de ce qu’on imaginait de lui en Occident », analyse Anthony Bellanger. « Je trouve qu’il y a une déception un peu malsaine », estime le journaliste et historien, avant de nuancer : « Il dit aux Russes ‘je maintiendrai’, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les ukrainiens ». Vladimir Poutine a, par ailleurs, réaffirmé qu’il n’est pas l’agresseur, et que son armée combat pour défendre « la patrie » face à « la menace inacceptable » de l’Ukraine, soutenue par l’Occident. Un discours « victimaire » selon Olivier Weber. Dans ce contexte d’offensive russe, tandis que les États-Unis souhaitent renforcer leur aide militaire à l’Ukraine, l’Union européenne, elle, mise tant bien que mal sur des négociations. Emmanuel Macron, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse à Strasbourg lundi, prône un scénario de sortie de crise.