Invités :
Général Vincent Desportes, professeur de stratégie militaire à Sciences Po, ancien directeur de l’Ecole de guerre
Patrick Martin-Grenier, enseignant à Sciences Po Paris, spécialiste des questions internationales
Yves Bourdillon, journaliste au service international des Echos, en charge de l’Europe de l’Est
Qui a dynamité le barrage hydroélectrique de Kakhovka en Ukraine ? Alors que 17 000 civils ont dû être évacués d’urgence, Volodymir Zelensky, le président ukrainien accuse la Russie de « crime de guerre ». Moscou et Kiev se renvoient la responsabilité. Pour l’heure, des torrents d’eau continuer, de couleur de part et d’autre du Dniepr, près de 80 communes sont encore en zones inondables. Après l’occupation et les bombardements, une nouvelle épreuve s’impose désormais aux habitants. De leur côté, les secouristes poursuivent les évacuations. Les opérations devraient se poursuivre dans la journée, plus de 40 000 personnes se trouveraient dans les zones inondées. « D’après la convention de l’ONU de 1949, c’est un crime de guerre. Reste à savoir qui a commis ce crime. Il n’y a pas d’élément de preuve mais des éléments assez convergents qui pointent vers la Russie », commente Yves Bourdillon. Parmi eux ? La capacité technique nécessaire pour détruire un tel barrage, capable de retenir 18 milliards de mètres cubes d’eau. « Tout pointe vers les Russes et l’intérêt va plutôt dans leur sens, puisque cela va neutraliser 100 km de front que les Ukrainiens ne pourront plus attaquer car c’est inondé », précise-t-il.
Politique de la terre brûlée de la part de la Russie ? « L’inondation est une vieille arme. Cette guerre est une guerre idéologique pour Poutine, il ne reculera pas devant la mort, y compris des siens », explique le Général Vincent Desportes.