Invités :
Jean-Michel Salvator, directeur des rédactions du Parisien - Aujourd’hui en France
Caroline Michel-Aguirre, grand reporter au service politique à l’Obs
Etienne Girard, rédacteur en chef société à L’Express
A deux jours du second-tour de l’élection présidentielle, l’écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen semble se creuser. Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France, publié jeudi 21 avril, au lendemain du débat de l’entre-deux tours, Emmanuel Macron (57,5%) distance désormais Marine Le Pen (42,5%) de 15 points d’intentions de vote. Néanmoins dans le clan LREM, on refuse de crier victoire. L’enjeu ? Convaincre les indécis et notamment les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 22% des suffrages au premier tour. Jeudi 21 avril, le président candidat était en déplacement en Seine Saint-Denis, où le candidat de la France insoumise a recueilli 61% des voix, dimanche 10 avril dernier.
De son côté, Marine Le Pen ne s’avoue pas vaincue. Si beaucoup de commentateurs ont jugé la posture de la candidate du Rassemblement national trop défensive, lors du débat du second-tour, mercredi 20 avril dernier, cette dernière n’a pas hésité, le lendemain à railler son adversaire, lors d’un déplacement dans la Somme. « Un second mandat d’Emmanuel Macron serait un saccage social », a-t-elle lâché devant les journalistes présents sur place. « L’enjeu du débat pour Marine Le Pen était de rattraper 2017 et de ne pas dégrader son image. Elle ne voulait pas faire de dérapage », commente Caroline Michel-Aguirre. Trop souvent jugée imprécise sur les sujets phares de sa campagne, notamment celui du pouvoir d’achat, Marine Le Pen veut se rattraper dans la dernière ligne droite. « Sur la compétence, le pari n’est pas réussi. Les difficultés à être précise en matière d’économie que l’on avait vu en 2017 sont toujours présentes. Elle a perdu face à Emmanuel Macron », précise Etienne Girard. Suivi par un peu plus de 15 millions de téléspectateurs, le débat de l’entre-deux tours a également été très commenté sur les réseaux sociaux, qui jouent un rôle déterminant dans l’opinion. « La séquence sur Poutine a été dévastatrice pour Marine Le Pen », commente Jean-Michel Salvator.