Description

Nos invités :

  • Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales
  • Meriam Amellal, journaliste à France 24, présentatrice d’Express Orient et Le journal de l’Afrique
  • Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, spécialiste humanitaire

Et si la situation se débloquait à Gaza ? Paris accueille aujourd’hui une conférence humanitaire internationale pour venir en aide aux quelque 2 millions de Palestiniens enfermés dans l'enclave. Cette conférence inédite dans son contenu et son format abordera notamment la question de la « pause humanitaire » réclamée par le monde entier. Une pression internationale va-t-elle s’exercer à Paris pour tenter d’infléchir la position d’Israël ? Anthony Bellanger juge que cet événement suscite une attention excessive. L’éditorialiste s’interroge : avait-t-on besoin de 40 députés, ministres, délégués, pour rassembler la somme d’un peu plus de 1 milliard estimée par l’ONU ? La France, qui « aurait les moyens », ne pourrait-elle pas se démarquer par un geste ?

La « politique arabe » de la France se serait-elle évaporée ces dernières années ? Meriam Amellal évoque la volonté du pays de revenir sur la scène arabe mais émet des réserves quant à la crédibilité de la communauté internationale et de l’Occident. Preuve en est : la journaliste a pu s’entretenir avec quelques Gazaouis, et là-bas, personne n’a entendu parler de la conférence qui se tient actuellement à Paris. Ce qui est frappant est que parler d’aide humanitaire est presque une insulte pour les personnes présentes sur place, qui souhaitent que l’Europe parle, plutôt, d’arrêt des bombardements. La journaliste a entendu une phrase qui l’a marquée. « On veut nous nourrir pour mourir », lui aurait dit un Gazaoui.

Aujourd’hui, Gaza dépend entièrement de l’aide humanitaire, où, précise Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, on commence non seulement à avoir faim, mais aussi à manquer des soins médicaux fondamentaux. Le désastre est non seulement « omniprésent », mais aussi « multifacettes », et englobe tous les aspects de la vie quotidienne.