Description

Invités :

  • Général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Science Po et HEC, ancien commandant de l’Ecole de Guerre
  • Benjamin Haddad, chercheur en relations internationales et directeur du Centre Europe du think tank l’Atlantic Council
  • Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique au Figaro


À plus d’un mois de l’offensive commanditée par le Kremlin, l’armée russe recule face aux forces ukrainiennes qui préservent et ont réussi à reprendre le contrôle de la ville d’Irpin aux portes de Kiev. L’état-major des envahisseurs on crée la surprise en annonçant vouloir se concentrer désormais sur l’Est du pays. Plus au sud, on observe la même dynamique avec un recul net des forces militaires russes. Les villages tout autour ont été reconquis par les résistants qui ont fièrement replanté le drapeau ukrainien sur ces terres. La menace s’éloigne progressivement et les villes encore sous le feu des bombes il y a quelques jours retrouvent un peu de calme. La vie est-elle revenue à la normale ? Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa a résisté et les chars russes frappés du Z qui ont osé s’y aventurer ont été défaits. Alors feinte ou réel compromis de la Russie pour ramener la paix ?

Arrivés à un point culminant, les Russes paient aujourd’hui le prix d’un certain nombre d’erreurs majeures, à commencer par le défaut d’appréciation de la résistance ukrainienne. Le général Desportes constate que la frappe russe est arrivée « à bout de ses capacités d’offensive » et est en train de se rétablir. Mais pour quel motif ? Le doute plane au-dessus du président Zelensky qui hésite entre une pause opérationnelle ou stratégique dans une logique de guerre. Pour atteindre les grandes villes, l’armée russe n’était peut-être pas assez bien préparée. Des dizaines de transmissions radio non cryptées ont été passées au peigne fin et dévoilées par le New-York Times en début de semaine. Ces captations révèlent une armée russe en proie à des problèmes logistiques et des défaillances de communication interceptées par les forces ukrainiennes. Sans aucune prudence, même les plans d’attaques des offensives adverses ont pu être interceptés. Vladimir Poutine, aurait-il sous-estimé la résistance ukrainienne qui le mène fatalement à une guerre d’usure ?