Description

En 1984, contrairement aux prédictions d’Orwell, Big Brother ne surveille pas – encore – tous nos désirs et nos pensées. Sur le répondeur de nos souvenirs, Stevie Wonder appelle juste pour dire I love you, mais les Talking Heads ne se rappellent plus ce qu’ils ont fait « ce soir-là » à part croiser un psycho killer (qu’est-ce c’est ?). On songe à téléphoner à SOS Fantômes, dont le premier épisode cartonne en salles, pour ressusciter Marvin Gaye qui vient de se faire descendre par son propre père. Serge Gainsbourg, peu avare en provocations, chante l’inceste de citron en duo avec sa propre fille, tandis que Marguerite Duras décroche le Goncourt avec L’Amant et l’archevêque sud-africain Desmond Tutu reçoit le Nobel de la paix pour son combat contre l’apartheid. L’Allemande Nena voit 99 ballons dans le ciel de son pays divisé, la communauté gay se découvre un hymne via le bouleversant Smalltown Boy de Bronski Beat, on écoute Purple Rain sur son baladeur CD et le groupe Queen se dit gaga de radio – ce que nous confirme le Top 50 diffusé chaque semaine sur une nouvelle chaîne de télé cryptée nommée Canal+.


Sur Nova, en 1984, on raconte l’arrivée d’une danse, le smurf, dans les cités – où se déroulent l’ancêtre des battles qui s’appellent encore des « super-défis ». Des pionniers du rap français, comme Destroy Man et Jhonygo, improvisent sur nos ondes – qui se dotent de génériques et de tops horaires. Et c’est ainsi que nous restons à l’heure, en gardant un œil sur les nouveaux courants musicaux, (big) brothers & sisters.


Réalisation, mixage : Benoît Thuault.