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Cette semaine dans La Potion, de quoi réveiller les morts, et nous avec, grâce au maloya volcanique de Trans Kabar !


Le maloya, c’est ce blues ternaire hérité des esclaves, brandi fièrement comme l’âme et le drapeau de la créolité réunionnaise, portée jusqu’à la transe par la pulse incandescente du roulèr, du kayamb, du piker, du sati et des voix. Longtemps réprimé, le maloya ne s’est pourtant jamais perdu grâce à des passeurs tels que Firmin Viry ou Gramoun Lélé. Politique et rebelle, le maloya fut le compagnon des luttes pour l’indépendance de la Réunion et la reconnaissance de la culture créole. 


À la fois tisane pour le cœur et bien commun à cultiver, le maloya coule dans les veines de Jean-Didier Hoareau, réunionnais de métropole élevé au fonnkèr des anciens et de son oncle Danyèl Waro, qu’il accompagne souvent sur scène, avant de fonder, avec Ianik Tillet à la batterie, Théo Girard à la contrebasse et un autre Hoareau, le guitariste Stéphane Hoareau, le groupe Trans Kabar en 2018. Là où Alain Péters, René Lacaille et Loy Ehrlich électrifiaient le maloya dans les années 70, le rhabillant d’éclats psyché-poétiques, Trans Kabar l’électrise franchement et mène la transe, du roots au rock. En créole, Trans Kabar honore ses racines et creuse la dimension spirituelle du maloya en proposant notamment une relecture du répertoire traditionnel des servis kabaré, ces temps de cérémonie et de communion avec les esprits des ancêtres, rituels d’où surgissent frissons et grands musiciens. Après Maligasé, un premier album paru en 2019, Trans Kabar est de retour avec Mazine La Mor, un disque raciné et hautement spirituel porté par l’énergie de la transe.


Dans La Potion, immersion dans le monde spirituel de Jean-Didier et Stéphane Hoareau, les maîtres de cérémonie de Trans Kabar, des servis kabaré à leur initiation maloya. Interview, Potion live et disque de soin... Dans cet épisode, nous flirterons avec l’au-delà et qui sait, peut-être serons-nous visités par le grand esprit du maloya ?