Description

Invités :  Sébastien Dalgalarrondo & Tristan Fournier, auteurs de L’Utopie sauvage. Enquête sur notre irrépressible besoin de nature (Les Arènes, 2021).

Notre époque a ouvert plusieurs fronts pour placer la nature au cœur du  débat public. Un front central qui fait de la ville saturée et polluée  le lieu même du combat pour la diminution des voitures thermiques, pour  des circulations douces, pour sa réappropriation par les piétons, et  surtout pour sa reconnexion avec la nature. Le désir aussi de renouer  avec la nature se niche tout autant dans le développement des AMAP que  dans la volonté de végétaliser la ville, dans la défense des animaux  comme dans la lutte contre un capitalisme aveugle. L’épidémie de  Covid-19 est venue parachever la critique d’un certain mode de vie  occidental avec lequel il faudrait rompre d’urgence. Et les confinements  ont été marqués par la disparition des agressions sonores, des foules  de travailleurs dans les transports, et l’apparition d’un temps pour  soi.
Un autre front en faveur de la nature se tient dans la redécouverte  éclairée de la faune et de la flore qui nous entourent, la redécouverte  de cent plantes comestibles ignorées, et la réappropriation de savoirs  oubliés qui n’ont plus été transmis. Comme si les hommes et les femmes  des villes se sentaient désormais coupés de terroirs et de savoir-faire  qui leur paraissent maintenant importants.
Le dernier front est partisan. Aux dernières élections européennes, on  comptait deux listes écologistes, un parti animaliste et un parti de la  décroissance. L’écologie politique se veut de moins en moins une  perspective marginale, mais bien une solution crédible pour un avenir  que les collapsologues et les rapports inquiétants du GIEC prédisent  apocalyptique.
Comment lire ce désir de nature ?