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APRÈS MACRON, PHILIPPE

          Alors, que le président de la République a livré jeudi 25 avril, ses conclusions du Grand débat national lors de la première conférence de presse de son quinquennat, se pose désormais la question de la « faisabilité » des propositions annoncées et d’une réconciliation effective avec les français.


   Comme l’écrit Le Figaro : « Il revient désormais au Premier ministre de traduire ses intentions en actes. D’autant plus que, sur un certain nombre d’annonces - baisse de l’impôt sur le revenu, suppression des niches fiscales, (celles des entreprises), suppression des « organismes inutiles », « nouvel acte de décentralisation » -, les modalités comme le calendrier de la mise en œuvre restent à définir. » S’y ajoute le financement des baisses d’impôt annoncées

        Le Premier ministre a annoncé, pour juin, le vote de la loi sur l’assurance chômage, pour juillet la loi bio-éthique avec la question de la P.M.A ainsi que la proposition de réforme constitutionnelle. Au début de l’automne, la suppression de l’ENA sera examinée, ainsi que les dispositions pour lutter contre la fraude fiscale. La réforme des retraites sera proposée à la fin de l’été, après que le rapport Delevoye sur cette question aura été remis en juillet.

                 Édouard Philippe a lancé « la mobilisation nationale et territoriale pour l’emploi qui doit « réunir l’ensemble des acteurs concernés, partenaires sociaux, organisations syndicales, organisations patronales, les associations d’élus, les associations qui accompagnent la transition énergétique pour réfléchir collectivement au niveau national, puis localement au niveau territorial à la façon dont nous pouvons collectivement nous mobiliser pour atteindre les objectifs ambitieux en matière de retour au plein emploi et en matière d’accompagnement des transitions écologiques »

                 En mai se tiendra le premier « conseil de défense de la transition écologique » et en juin la première convention citoyenne sur le climat avec des citoyens tirés au sort.


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LE JAPON DANS UNE NOUVELLE ÈRE

         Le 30 avril, l’empereur japonais Akihito âgé de 85 ans, a abdiqué alors qu’il était installé sur le trône du chrysanthème depuis 30 ans. La cérémonie d’abdication aura lieu le 22 octobre, en présence de dignitaires du monde entier. C’est le Premier ministre, Édouard Philippe, qui représentera la France.


             Avec l’intronisation du prince héritier Naruhito, le Japon entre dans la nouvelle ère, Reiwa (“belle harmonie”). Au cours de l’ère précédente -appelée Heisei - le couple impérial est devenu plus proche des citoyens. Les images de l’impératrice agenouillée à côté des sinistrés de la catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 ont marqué les esprits tant cette image était jugée impensable auparavant.


            Malgré cette image plus positive dont bénéficie aujourd’hui Akihito, il n’en demeure pas moins que le pays est en état d’essoufflement. Akihito a, en effet, pris ses fonctions en 1989, alors que la croissance économique du Japon était à son sommet. L’indice Nikkei à la Bourse de Tokyo atteignait son plus haut score en décembre de cette même année. Les économistes prédisaient alors que le Japon dépasserait les États-Unis avant la fin du siècle, pronostic que sont venues invalider l’éclatement des bulles financières et foncières au début des années 1990, la crise asiatique de 1997, la crise mondiale de 2008, puis la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011. Aujourd’hui, le Japon continue de faire face à plusieurs problèmes sous-jacents : un taux de chômage élevé, un allongement du temps de travail, une explosion du nombre de travailleurs irréguliers, un fort déclin démographique et un manque d’ouverture à l’international. Le pays est confronté à des menaces sécuritaires croissantes et apparaît stratégiquement isolé face à une Chine de plus en
plus agressive qui semble disposer de moyens illimités à consacrer à l'expansion de son Armée populaire de libération (APL). Par ailleurs, les sommets entre Donald Trump et Kim Jong-un ont marginalisé le Japon, jusqu'à le faire douter de la solidité de son alliance avec les États-Unis. Face à cette montée des menaces régionales, le budget de la défense nippon atteindra en 2019 le chiffre record de 47 milliards de dollars.





Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr