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Les 23 et 26 mai 2019 prochains dans les 27 États membres de l’Union se tiendront les élections qui désigneront 705 députés. Élus tous les cinq ans au suffrage universel, leur nombre varie selon les pays dotés chacun d’un nombre fixe de sièges, allant de 96 pour l’Allemagne à 6 pour le Luxembourg, Chypre, l’Estonie et Malte.

Les Français désignent 74 représentants, les listes régionales étant en 2019 remplacées par une liste nationale.

Mardi 29 janvier, les Républicains ont entériné le trio de tête de leur liste. C’est François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie âgé de 33 ans et adjoint au maire de Versailles, qui a été désigné pour la conduire par Laurent Wauquiez, président des Républicains qui a nommé à ses côtés Agnès Evren, vice‐présidente de la région Ile‐de‐France, ainsi qu’Arnaud Danjean, député européen sortant. Des figures de droite comme Gérard Larcher, président du Sénat, Éric Woerth, président de la commission des Finances, ou Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, ont émis des réserves quant à cette composition.

A seulement quelques mois du scrutin, la gauche française n’est pas parvenue à s’unir. Au moins cinq listes s’affronteront le 26 mai : Parti Socialiste, Parti Communiste Français, Europe Écologie Les Verts, Génération-s et France insoumise. Yannick Jadot conduira seul la liste Europe Écologie les Verts (EELV), alors qu’une possible alliance avec le parti politique Génération.s fondé par Benoit Hamon avait été envisagée et que Ségolène Royal avait souhaité rassembler Écologistes et sociaux-démocrates.

Tout comme au Parti Socialiste, aucune tête de liste n’a encore été désignée du côté de la République en marche.

Enfin le Ralliement d’initiative citoyenne a annoncé le mercredi 23 janvier son intention de présenter une liste de Gilets Jaunes aux élections européennes. C’est Ingrid Levavasseur, aide-soignante de l’Eure âgée de 31 ans, qui figure à la tête d’une liste de dix noms.

Plus généralement en Europe, alors que les "populistes" sont au gouvernement dans plusieurs pays d’Europe tels que l’Italie, la Hongrie, ou encore la Pologne, les candidats eurosceptiques ont le vent en poupe. 

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Maduro versus Gaido : 

Mercredi 23 janvier dernier, Juan Gaidó, le jeune président du parlement vénézuélien et chef de file du Parti Volontaire populaire, s’est proclamé président par intérim lors d’une grande manifestation d’opposition à Caracas. Il revendique l’installation d’un gouvernement de transition et l’organisation d’élections libres. Encore inconnu il y a quelques mois, Juan Gaidó est parvenu à rassembler les opposants au régime. Il est soutenu par d’importantes manifestations de citoyens qui s’expriment jusque dans les églises. En une semaine, les Nations unies affirment avoir dénombré 40 morts dans les oppositions et plus de 350 interpellations. Nicolas Maduro peut compter sur le soutien de l’armée, bien que certaines fissures commencent à apparaitre dans ses rangs.

Réélu en mai dernier, lors d’un scrutin contesté et boycotté par l’opposition, le leader chaviste dirige un pays dont l’économie est à la dérive avec une inflation atteignant 10 millions de % cette année selon le FMI (Fond monétaire International). A la crise politique vient s’ajouter une crise économique et humanitaire. Dans ce pays où le pétrole représente 95% des exportations, la chute du baril a eu pour la population des conséquences d’autant plus lourdes que rien n’a été fait depuis des années pour diversifier les ressources nationales.

Par un tweet de Donald Trump, les États-Unis ont été les premiers à reconnaitre « le président intérimaire ». Le Canada et plusieurs pays d’Amérique du Sud, dont le Brésil et la Colombie, les ont imités, tout comme l’ont fait l’Australie et Israël. Les Européens, ne sont pas parvenus à faire adopter par les Nations unies leur projet d’un ultimatum exigeant l’organisation d’élections libres sous huit jours. La proposition de médiation du Mexique a été rejetée par Juan Gaido, tandis que Nicola Maduro a dénoncé l’ingérence de Washington et s’appuie, pour se maintenir au pouvoir, sur Pékin et Moscou. Le bras de fer entre Nicolas Maduro et Juan Gaidó se joue désormais sur la scène internationale et d’abord sur la plus proche, car l’exode de plus de trois millions de Vénézuéliens dans les pays limitrophes, dont près de 700 000 au Pérou, fait peser sur ces États un risque de déstabilisation grave. Le 28 janvier, Washington a annoncé des sanctions américaines contre le pétrole vénézuélien, avec l'objectif de « paralyser le gouvernement de Nicolás Maduro en le privant de sa principale source de liquidités ». 

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr