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A l’heure où les mégafeux qui ont ravagé depuis septembre en Australiequelque 11 millions d’hectares, soit l’équivalent de la Bulgarie, tué au moins 26 personnes, détruit 2 300 maisons et brulé plus de 500 millions d’animaux, les scientifiques redoutent la multiplication de ces incendies sur la planète. Tout l’ouest des États-Unis, les pays méditerranéens, l’Afrique méridionale, une grande partie de l’Asie centrale pourraient être victimes d’événements similaires. L’ancien vice-président du GIEC, le climatologue Jean-Pascal van Ypersele observe que 2019 a été la plus chaude et la plus sèche depuis le début des enregistrements. Selon lui, « cela ne s’explique pas autrement que par le réchauffement climatique ». « Si les gouvernements et les populations n’agissent pas rapidement, les marchés financiers risquent de le faire », affirme l’hebdomadaire britannique The Economist. Dans la lutte contre le réchauffement climatique les signaux positifs peinent à compenser l’augmentation mécanique des émissions liées à la hausse de la population mondiale. Et cela, malgré les nombreuses initiatives internationales et nationales.

 

Aux Nations unies, en septembre dernier, lors du sommet Action Climat, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a rappelé aux dirigeants du monde, qu’ils avaient l’obligation « de tout faire pour mettre fin à la crise climatique ». Mais si le Fonds vert pour le climat – cet instrument financier abondé par les économies développées et mis en place il y a dix ans pour soutenir les pays en développement – a bouclé fin octobre 2019 une enveloppe de presque 10 milliards d’euros sur 2020-2023, les États-Unis manquent à l’appel. Après le succès enregistrés en décembre 2015, à Paris, lors de COP21signé par les 195 États, la 25e édition en décembre dernier à Madrid s’est révélée décevante, n’enregistrant aucune avancée sensible.

Au plan européen, le Green Deal européen (pacte vert) destiné à faire de l’Europe « le premier continent neutre en carbone » dès 2050, a été présenté le 11 décembre dernier, par la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Au moins 25% du budget de l’Union européenne devrait, à terme, être consacrés à la transition écologique. En France, le président Macron s’est adressé le 10 janvier aux 150 citoyens de la Convention sur le climat, cet outil inédit de démocratie participative né après le grand débat. La lettre de mission du gouvernement fixe pour objectif de réfléchir aux moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici 2030 « dans un esprit de justice sociale ». Pour l’économiste du MIT, Andrew Mc Afee, ce qui motive les gouvernements comme les entreprises, c’est d’abord l’action dela société civile : c’est elle qui suscite la pression nécessaire à tous les changements.


Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr