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HONG KONG : LE GRAND DEFI

Le 16 juin dernier, un million de personnes ont défilé à Hongkong selon les organisateurs de la mobilisation, alors que la ville compte sept millions d’habitants. Cette mobilisation est un record depuis la rétrocession du territoire à la Chine en 1997. Les Hong-kongais sont vent debout contre un projet de loi qui permettrait à leur gouvernement d’extrader plus facilement des personnes présentes sur son territoire, notamment vers Pékin. Sous souveraineté chinoise, Hongkong jouit d'une semi-autonomie et de libertés qui n'existent pas en Chine continentale, et ce, en théorie, jusqu’en 2047.

L’ex-colonie britannique a été le théâtre de violence et d’émeutes notamment lors d’un rassemblement non autorisé du mercredi 12 juin où les répressions policières ont été sévères.

Ce n’est pas la première fois que de telles marées humaines envahissent le centre-ville d’Hong-Kong. En 2003, en 2012 et lors de la « révolution des parapluies » en 2014, des scènes similaires s’étaient produites. Alors qu’Hong-Kong n’avait obtenu aucune concession de Pékin en 2014, la population semble aujourd’hui déterminée à ne rien lâcher. C’est ce que montre par exemple Joshua Wong, l’une des figures de la contestation des parapluies, qui tout juste libéré de prison lundi 17 juin, a rejoint les rangs de la mobilisation.

Le rassemblement du 16 juin était deux fois plus important que celui du dimanche précédent alors que le gouvernement local avait suspendu la veille l’examen du projet de loi. La colère des Hong-kongais a désormais pour objet Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif local pro-Pékin. Mardi 18 juin, elle a présenté des excuses à la population tout en refusant de démissionner. La suspension du projet de loi constitue un revers pour le président chinois qui a fait de l’intégration de cette ville un modèle qu’il voudrai reproduire à Taïwan, et ceci au moment où la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis connaît un regain de tension.


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MUNICIPALES : GRANDES MANOEUVRES ET PETITS CALCULS


Lundi 17 juin, la Commission nationale d’investiture du Parti Présidentiel dirigée par Marie Guévenoux et Alain Richard, respectivement députée de l’Essonne et sénateur du Val-d’Oise, a dévoilé ses 19 premiers candidats pour les élections municipales de 2020.

Le parti macroniste, qui n’a pas encore été en lice à des élections municipales, ne compte aujourd’hui que 2 000 élus municipaux, sur un total d’environ 500 000 mais vise à s’implanter sur tout le territoire. Pour ce faire, il entend procéder au cas par cas : dans les villes qu’il estime à sa portée, il compte présenter ses propres listes avec des candidats étiquetés LRM et MoDem. Dans celles qui lui paraissent imprenables sous sa seule étiquette, l’idée est de nouer des alliances avec des élus sortants d’un autre parti.

La République en Marche et le Rassemblement national, les deux formations politiques arrivées en tête des élections européennes, sont paradoxalement celles qui comptent le moins d’élus locaux. En face, les partis de gouvernement historiques comptent de nombreux fiefs locaux, surtout la droite, grande vainqueur des élections municipales de 2014.

Marine Le Pen s’est dit, dimanche 16 juin, « prête à discuter » avec des électeurs et des militants Les Républicains (LR), en crise depuis la déroute de cette formation aux élections européennes de mai, et avec ceux qui « contestent » Emmanuel Macron, pour fonder « des plateformes d’action communes ».

Les écologistes ont obtenu leurs scores les plus élevés aux élections européennes dans les grandes villes, dépassant parfois un score de 20 %. Ils nourrissent des ambitions à Nantes, Rennes, Toulouse et même à Paris.

Dans la capitale, le parti d’Emmanuel Macron a exclu, lundi, l’organisation de primaires comme le demandaient les candidats nombreux à vouloir défier Anne Hidalgo. Le 9 juillet, les six candidats LREM qui se disputent l’investiture aux municipales parisiennes, passeront un grand oral pour se départager. Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du gouvernement fait figure de favori.




Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr