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La Macronie expliquée aux électeurs :

Lundi 25 mars, le conseiller spécial d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien, a quitté l’Elysée. Depuis plusieurs semaines, de plus en plus de membres du cabinet quittent le palais présidentiel. Barbara Frugier, la conseillère presse internationale, Sylvain Fort, le directeur de la communication, Stéphane Séjourné, le conseiller politique, David Amiel, le bras droit du secrétaire général Alexis Kohler, Fabrice Aubert, le conseiller institutions et action publique, ou encore Ahlem Gharbi, la conseillère Afrique du Nord et Moyen‐Orient. L'entourage direct du président sembleNfragilisé par l'affaire Benalla puis par la crise des « gilets jaunes ». Faisant face aux critiques jugeant l’entourage du président souvent trop jeune et monocolore, Emmanuel Macron a commencé à repeupler son cabinet de figures plus expérimentées telles que Philippe Grangeon, arrivé le 4 février.

           Optant pour des stratégies variées et face à un entourage mouvant, après presque deux ans au pouvoir, le macronisme demeure encore flou. C’est justement ce que tentent de définir Ismaël Emelien et David Amiel, ex-bras droits respectifs d'Emmanuel Macron et du secrétaire général, Alexis Kohler, dans leur livre « Le progrès ne tombe pas du ciel », paru cette semaine. L'exercice est inédit : jamais un président en fonction n'avait eu à définir sa doctrine. Refusant l’idée que le macronisme est un pragmatisme, les deux auteurs soulignent l’idéologie de ce mouvement parmi laquelle on distingue son progressisme et son combat contre le populisme. A moins de deux mois des élections européennes, ces deux anciens conseillers y défendent à la fois leur vision du progrès, et le bilan du gouvernement.


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Rapport Mueller :

Dimanche 24 mars, le ministre de la Justice, William P. Barr, a révélé les résultats de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller. Après 675 jours de travail, ce dernier n’a pas trouvé de preuve d’une collusion de Donald Trump ou de son équipe avec les Russes en vue d'influencer le résultat de l'élection présidentielle de 2016,

      Cette conclusion a été rapidement célébrée sur Twitter comme une victoire par le président américain tandis que les leaders démocrates au Congrès exigent la publication du rapport « complet », estimant que le ministre de la justice n’est « pas un observateur neutre ».

             La menace d’une procédure de destitution du président disparaît néanmoins en ce qui concerne les accusations découlant de l’enquête russe. Le procureur spécial Robert Mueller a, en effet, également cherché à savoir si Trump s'était rendu coupable d'entrave à la justice, en raison du harcèlement et de l'intimidation qu'il aurait exercés sur le ministère de la Justice. À ce sujet, le diagnostic de Mueller ne livre pas de conclusion définitive.

         Donal Trump n’est donc pas entièrement blanchi. Les commissions de la Chambre vont poursuivre leurs investigations sur une possible entrave à la justice, sans compter d’éventuels abus de pouvoir, malversations ou conflits d’intérêts. Par ailleurs, pléthore d’enquêtes concernant le président américain sont toujours en cours : l’enquête menée par les procureurs fédéraux du district sud de New York concernant le possible achat du silence de deux femmes ayant eu une liaison avec Donald Trump se poursuit tout comme celle sur les soupçons de corruption via les fonds du comité d'investiture de Trump ou les fonds de la Donald J. Trump Foundation.


Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr