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L’EUROPE AU PIED DU MUR :

 

Lundi 13 mai, a débuté la campagne officielle pour les élections européennes. Les Européens s'attendaient à n'élire plus que 705 eurodéputés mais la sortie du Royaume-Uni ayant été repoussée au 31 octobre 2019, ce sont donc toujours 751 parlementaires qui devraient siéger à Strasbourg. 

En France, 34 listes comprenant chacune 79 noms s'affrontent en vue du scrutin des 25 et 26 mai prochains. Un nombre de listes record et néanmoins inférieur aux 41 listes engagées en Allemagne où il n’y a pas de seuil d’éligibilité tandis qu’en France, le rétablissement d’une circonscription nationale unique était censé limiter le nombre de listes.

Cette profusion ne profite pas aux eurosceptiques en Allemagne où le vote qui se profile est un "oui" massif pour l'Europe : les formations pro-européennes recueilleraient entre 69 et 76% des voix. En France, La République en marche (LREM) et le Rassemblement national (RN) font la course en tête avec près de 22% d'intentions de vote chacun, devant Les Républicains à environ 11% mais aussi quantité de petites formations politiques telles que l'Alliance jaune de Francis Lalanne, ou une liste Espéranto prônant "une démocratie linguistique en Europe".                        

L’intérêt des Français pour le scrutin du 26 mai prochain reste bas avec un taux de participation attendu à 41 %, niveau inférieur à celui enregistré en 2014 (42,4 %). 68% des Français âgés de 18 à 25 ans expriment leur désintérêt pour le scrutin prévu.

En Italie, la campagne des européennes a démarré tardivement, signe de l’intérêt mesuré qu’on lui porte, même si la question de l’Europe et notamment de la question migratoire demeure un enjeu de taille. Parmi les 18 listes qui s’affrontent, les sondages donnent la Ligue, parti europhobe du ministre de l’intérieur Matteo Salvini, en tête des intentions de vote avec 32 % tandis que le Parti Démocrate qui se relance avec son nouveau leader, Nicola Zingaretti, pourrait obtenir 22 % des voix. Un résultat cuisant pour le vice-premier ministre Luigi di Maio.

 

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Chine - Etats Unis : LE TORCHON BRÛLE

Vendredi 10 mai, les États-Unis ont mis à exécution une menace qu'ils brandissaient depuis plusieurs mois : le passage de 10 % à 25 % des taxes douanières sur 200 milliards de dollars de biens chinois importés. Trois jours après Pékin a riposté en décrétant que des droits de douane supplémentaires affecteront 60 milliards de dollars (53 milliards d'euros) de biens américains. Échelonnés de 10 % à 25 %, ils visent 5.140 produits, a averti lundi le ministère des Finances chinois. Ces mesures, décrétées de part et d'autre du Pacifique, marquent la fin d'une session de tractations infructueuses. Les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine se sont interrompues à Washington, vendredi 10 mai, sans que les deux parties puissent parvenir à un résultat.

Ce regain de tension a effrayé les marchés financiers. A l'annonce des représailles chinoises, le Dow Jones perdait 2,5 % et le Nasdaq 3,4 %, tandis qu'à Paris le CAC 40 avait reculé de 1,22 % et à Francfort, le Dax, de 1,52 %. L'escalade des tensions entre Washington et Pékin a fait chuter la devise chinoise à son plus bas de l'année, entraînant dans son sillage la chute d'autres monnaies émergentes comme le won coréen ou le dollar taïwanais.

Donald Trump entend de réduire le déficit commercial étatsunien (environ 380 milliards de dollars en 2018) mais aussi obtenir la protection de la propriété intellectuelle américaine et mettre fin aux transferts de technologies et aux subventions chinoises aux entreprises publiques. En témoignent l’envoi des navires de guerre dans le détroit de Taïwan ou encore la volonté affichée de réduire à néant les ambitions des équipementiers des télécoms Huawei et ZTE aux États-Unis.




Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr