Description

POLITIQUE FRANÇAISE

Dans un contexte de crise sanitaire, économique et sociale, après une série d’actes terroristes, alors que les Français étaient confinés depuis huit jours, le 8 novembre au « 20 Heures » de TF1, Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il allait se présenter pour la troisième fois à une élection présidentielle. Le Premier Secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a déploré « l'ambition égoïste » de Mélenchon et observé que « la gauche et les écologistes, s’ils veulent gagner, ont besoin de se rassembler. » Le secrétaire national d’Europe Ecologie Les verts, Julien Bayou, a pris acte de cette candidature, sans bouger de sa stratégie nationale en remarquant : « Jean-Luc Mélenchon nous explique qu’il a un projet ; nous, nous avons le nôtre. Nous pensons que c’est un ou une écologiste qui pourra offrir l’alternative en 2022. » Arnaud Montebourg, qui s’interroge sur sa propre candidature, s’est contenté de trouver « que ce n’est pas le moment ». Pour François Hollande, son ex-ministre ne représente « pas une ligne différente » de celle de Jean-Luc Mélenchon. Au Parti Communiste, lesecrétaire national Fabien Roussel a rdéclaré : « Jean-Luc Mélenchon a fait son choix. Je le respecte. Les communistes feront le leur en temps voulu ». 

A droite, les Républicains avancent en rangs dispersés face à l’exécutif. Après Christian Estrosi, le maire Les Républicains de Toulon, Hubert Falco, a prôné fin octobre le « rassemblement » derrière Emmanuel Macron. Un appel qui tombe très mal pour la droite, occupée à pilonner le chef de l'Etat sur les questions de sécurité ainsi qu’à critiquer son plan de relance de l’économie.

    Parmi les sujets de débat qui marquent cette fin de quinquennat, outre les questions sanitaires, sécuritaires ou économiques, figure désormais également de nouveau la question migratoire. Pour faire face, le Premier ministre Jean Castex est à la peine et chute sévèrement dans les sondages En attendant, le calendrier parlementaire promet d'être serré : loi autonomie, sur le séparatisme, mesures de la convention citoyenne pour le climat, retour de la loi bioéthique, et réforme des retraites à l'automne 2021. L'exécutif ne veut pas renoncer à sa réforme-phare, et veut mener ce chantier avant 2022. Dans ce climat anxiogène, à dix-huit mois des présidentielles, le directeur général de la Fondation pour l'innovation politique Dominique Reynié publie une étude selon laquelle 59 % seulement de nos concitoyens disent leur préférence pour la démocratie représentative, contre 64 % en janvier.


***


POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE BIDEN


Joe Biden n’a pas eu beaucoup d’occasions de développer ses intentions en matière de politique étrangère. Toutefois, certaines de ses prises de positions récentes et surtout ses initiatives comme sénateur, puis président de la commission des affaires étrangères du Sénat ou vice-président de Barack Obama, éclairent sur ses orientations diplomatiques.

       Dans un article de Foreign Affairs, Joe Biden a annoncé qu'il prendra, une fois élu, « des mesures immédiates pour renouveler la démocratie et les alliances » des Etats-Unis. Il reviendra dans l'accord de Paris sur le climat, ainsi qu’au sein de l’Organisation mondiale de la santé quittée par Donald Trump au début de l’année. Le démocrate rejoindra les Européens sur le nucléaire iranien. « Si l'Iran revient à une application stricte de l'accord nucléaire, les États-Unis retourneront à cet accord, comme point de départ à des négociations » avec Téhéran. Sur Israël, il ne reviendra pas sur le déménagement de l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. Tout en répétant sa volonté d'œuvrer pour une solution à deux États. Il a également estimé que les États-Unis devaient faire davantage pression sur la Turquie pour réduire les tensions avec la Grèce.

   Dans les années 1990, alors sénateur, Joe Biden a soutenu l’intervention militaire des États-Unis en ex-Yougoslavie, et il a voté en 2003 en faveur de l'intervention en Irak. Alors qu’il était vice-président de Barack Obama, il a appuyé en 2011 l'intervention occidentale en Libye, de même qu’il a soutenu la non-intervention en Syrie après les bombardements chimiques de Bachar al-Assad qui constituaient pourtant officiellement une ligne rouge à ne pas franchir. Aux côtés d’Obama, il a participé activement à la politique dite du « pivot », ce basculement stratégique du déploiement de la puissance américaine, en se détournant de l’Europe et du Moyen-Orient pour se porter vers l'Extrême-Orient, visant explicitement à « contenir » la puissance chinoise ascendante.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr