Description

REPARTIR, MAIS DE QUEL PIED ?

 

En 2020, selon le Fonds monétaire international, la croissance du PIB mondial pourrait reculer de 3% en 2020 après avoir augmenté de 2,9% en 2019.Le recul serait de 7,5% pour l'économie européenne et de 5,9% pour les États-Unis. 2021, pourrait connaître un rebond de l'économie planétaire estimé à 5,8%. Pour la cheffe économiste du FMI, il s'agit de "la plus grande récession depuis 1929" ».

Paralysée en février par la pandémie, l'économie chinoise a enregistré une contraction de son PIB de 6,8% au premier trimestre. Dans son sillage, ses voisins asiatiques ont connu une forte chute de leur activité. En Asie orientale, les économies ont redémarré progressivement mais restent freinées par le peu d’activité en Europe et aux États-Unis. Toutefois, la Corée du Sud, quatrième économie d'Asie, n’a enregistré qu’une baisse de 1,4 % de son PIB. Les incertitudes sur un possible reprise de la pandémie planent sur l’avenir.

 

En France, selon une note de l'observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiée le 20 avril, « l'impact de deux mois de confinement est estimé à environ 120 milliards d'euros, soit 5 points de produit intérieur brut (PIB) annuel en moins. » L'OFCE a calculé que les foyers français accumuleraient une épargne forcée de 55 milliards d'euros. La Banque de France estime que chaque quinzaine induit une perte de PIB annuel proche de 1,5 %. 

 

Emmanuel Macron a plaidé pour la mutualisation des dettes publiques de la zone euro dans une interview au Financial Times le 17 avril : « Nous sommes à un moment de vérité qui consiste à savoir si l’Union européenne est un projet politique ou un projet de marché uniquement. » Dans un article de la revue Politique internationale l’ancien secrétaire général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Khan a plaidé pour l’allégement de la dette des pays à faible revenu, et pour l’usage des droits de tirage spéciaux du FMI. Selon lui, « les dégâts peuvent être limités par une politique appropriée sur la demande. » Il appelle à, « une réponse budgétaire mutualisée » en Europe pour laquelle il faudra « rompre l'un ou l'autre de ces deux tabous : l'indépendance de la banque centrale ou l'unanimité des Etats membres. »

 

En dépit d’une « forte volonté d’avancer ensemble », soulignée par le président du Conseil européen Charles Michel, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, réunis jeudi en visioconférence, sont restés divisés entre pays du sud et du nord de l’UE, sur la forme que devrait prendre un plan de relance européen. Cependant, les Vingt-Sept ont entériné les mesures d’urgence à 540 milliards d’euros qui complèteront, à partir du 1er juin, les 1.000 milliards d’euros que la Banque centrale européenne s’est engagée à injecter dans l’économie.


Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr