Description

 Si j’avais moins de six ans, je serais une « minirette ». Je suis la majorette. La descendante du tambour major. L’éclaireuse des fanfares. La virtuose de la gambette imberbe ou épilée et du twirling bâton. La chevalière du défilé, de la chorégraphie, du pas cadencé, du plumet, du shako, des épaulettes, et du costume à galons. La soubrette du Macadam. L’ouvreuse des passages cloutés. Mon capital est dans mes jambes. Jupe très courte et bottines ou bottes cavalières. Et mes collants ! Le plus souvent à grosses mailles, pareils aux filets qui enveloppent les jambons. J’émoustille les passants, les édiles, les anciens combattants, les puceaux et les vieux mâles en manque. Je suis l’ambassadrice des commémorations, des fêtes communales, des kermesses, des carnavals et des comices agricoles, leur part de spectacle vivant. Les associations de majorettes ont envahi les campagnes françaises à partir des années 60.  L’histoire a gardé le souvenir des « Majorettes de Vatan » nées dans l’Indre en 1967. Une retraitée et une sage-femme ont eu l’idée de créer une association après avoir vu défiler les filles des soldats américains de la base de Châteauroux. Leur toute première représentation a lieu au stade de Vatan pour animer le banquet des donneurs de sang. Un orage a fait déteindre les hauts de formes et les jupettes de papier sur leurs visages et sur leurs jambes, mais la journée fut un succès et le club évolua de façon fulgurante.