Description

 Après l’année 2020, calamiteuse à souhait, le temps de la nativité et  celui de l’an neuf ne nous ont pas seulement rappelé la durée et la  distance qui nous séparent de ceux qui nous sont chers, de nos aînés  comme de nos petits-enfants, surtout lorsque la pandémie projette leurs  visages et leurs voix sur les écrans théoriquement froids et muets de  nos smartphones et de nos ordinateurs. Ils n’ont pas seulement évoqué  trois rois venus du bout du monde, Gaspard, Melchior et Balthazar, de  cultures et de couleurs de peau différentes, qui ont tout abandonné, qui  sont redevenus humbles, et qui ont suivi l’étoile du berger pour  rappeler aux humains que leur puissance n’est rien, comparée à celle de  l’enfance et de l’innocence. Le temps du renouveau nous rappelle le  visage de ceux que nous avons perdus, le reflet de leurs regards que  nous croyons parfois entrevoir dans celui des boules de verre soufflé de  nos arbres de Noël. Ils sont là ces doux fantômes. Endormis dans nos  pensées. Nous croyons retrouver au début de l’hiver le son  caractéristique et si porteur de réminiscences de leurs pas qui  s’enfonçaient dans l’océan muet du silence de la neige. Alors au-delà  des chants de Noël surgis de nos enfances il nous semble les entendre,  nos doux fantômes, murmurer l’ode à la joie, ce poème de  Schiller transformé en hymne par Beethoven. Et ces notes résonnent dans  nos âmes, tissées d’espoir et de nostalgie.