En France, près de 300 000 enfants sont placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Samedi 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, le secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, Adrien Taquet, doit recevoir Gautier Arnaud-Melchiorre, un étudiant de 26 ans, lui-même ancien enfant placé, qui a réalisé une enquête dans laquelle il recueille le témoignage de plusieurs centaines de mineurs dans cette situation. Comment contrer la stigmatisation dont ces mineurs sont victimes, en particulier à l’école ? « On leur doit d’être des enfants comme les autres, cela passe par l’attitude des professionnels. On va travailler sur les formations, en particulier sur les questions de la nuit », a estimé Adrien Taquet, invité sur le plateau des 4 Vérités sur France 2, le samedi 20 novembre 2021. En France, beaucoup d’enfants placés sont encore victimes de violences, dans le cadre de l’ASE, mais pas que. Pour lutter contre ces violences, un projet de loi relatif à la protection des enfants est actuellement en cours d’étude au Sénat. Il prévoit notamment la question de la formation des professionnels, mais aussi l’élaboration d’un parcours de soins dédié aux victimes, en mettant en place des unités d’accueil à l’hôpital. « Il ne faut plus que le couvercle du déni ne se referme, c’est un des axes prioritaires de mon action », a-t-il affirmé. Et de préciser : « Depuis cette rentrée, il y a un repérage systématique lors des visites médicales. (…) Dans le moindre doute, il faut appeler le 119, le numéro de l’enfance en danger. C’est ça, aussi, le début du parcours ».
Prostitutions de mineurs : entre 7 000 et 10 000 jeunes encore touchés
Le gouvernement s’attaque également à un autre sujet : la prostitution des mineurs. Un fléau qui, selon les derniers chiffres, touche encore entre 7 000 et 10 000 jeunes en France, en majorité des jeunes filles. Lundi 15 novembre, Adrien Taquet a présenté un plan interministériel, de « lutte contre la prostitution des mineurs », doté d’un budget de 14 millions d’euros, qui sera déployé fin 2021 et en 2022. Il prévoit notamment d’agir sur le numérique, « un facilitateur de mise en relation entre clients et victimes », a estimé le secrétaire d’État. L’idée ? Renforcer la répression par la mise en place de cyber patrouilles et l’implication des plateformes hôtelières, mais aussi faire des maraudes numériques et créer un dispositif d’accompagnement. Sur la pornographie ? « Il faut actionner tous les leviers qui sont en notre possession », a assuré le responsable.
Actuellement, une proposition de loi, soutenue par le député LREM Bruno Studer, prévoit d’installer par défaut le contrôle parental sur l’ensemble des outils numériques. « On va avancer avec les différents acteurs pour que cela soit fait. Cela ne va pas résoudre tous les problèmes, mais il faut mettre autant de barrières que possible pour éloigner les enfants de la pornographie », a-t-il conclu, ajoutant qu’il voulait « accompagner les parents ».