Description

Alors que le gouvernement est en première ligne avec la réforme des retraites, deux textes sur l'écologie ont été examinés au Parlement cette semaine : une commission mixte paritaire sur les énergies renouvelables et le vote du Sénat en première lecture du projet de loi favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. « Ce sont des textes qui portent l’indépendance énergétique de la France, au moment où nous traversons une crise inédite. La méthode que j’ai portée, basée sur le dialogue, de concertation, a porté ses fruits », s’est félicitée Agnès Pannier Runacher, invitée des 4 Vérités, sur France 2, vendredi 27 janvier. Sur les énergies renouvelables, malgré la progression actuelle, la France n’atteindra pas son objectif fixé pour fin 2023, observe le baromètre Observ’ER. Le projet ? « Aller plus vite et permettre aux élus locaux d’avoir la possibilité de conduire ces projets d’énergies renouvelables grâce à des procédures simplifiées, une planification écologique portée par les élus », explique la ministre de la transition écologique au micro de Jeff Wittenberg. Ce qu’elle souhaite ? « Que nous soyons indépendants énergétiquement. Que nous n’ayons plus à dépendre du gaz russe, du pétrole que nous achetons à l’autre bout du monde et qui pèse sur le budget des Français, qui explique nos problèmes de pouvoir d’achat et de compétitivité des entreprises », affirme la ministre.

C’est aussi la raison pour laquelle la France souhaite relancer sa production nucléaire, notamment en lançant un nouveau programme de réacteur nucléaire. « Il faut se préparer à la relève. Les réacteurs que nous lancerions seront construits dans 15 ans. C'est anticiper et permettre à notre pays d’être souverain en matière énergétique », estime Agnès Pannier Runacher.

Sur les potentielles coupures, la ministre l’affirme : le risque s’éloigne, « si on continue les efforts ». « C’est l’équivalent de la production de sept réacteurs qui a été économisée », se réjouit-elle. « Cette menace était réelle, c’est parce que nous avons fait ces efforts, ce plan sobriété, notamment dans les grandes entreprises qui ont produit des effets sur notre système électrique, de passer l'hiver et de ne pas dépendre du gaz russe », souligne-t-elle.

En pleine réforme contre les retraites, la CGT Energie prévoit notamment des opérations de gratuité ou des coupures de courant dans les prochains jours. « Cela revient à faire payer le contribuable. Ce n'est pas vraiment un mouvement de générosité », estime Agnès Pannier Runacher, appelant à la responsabilité. Malgré les efforts de pédagogie demandés par le président de la République, et alors que le texte sera débattu à partir du 6 février à l’Assemblée nationale, cette réforme reste toujours aussi impopulaire dans l’opinion. « C’est une réforme difficile. Elle demande à tout le monde de faire un effort, mais ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est de sauver le système de retraites. (…) Pour l’heure, je ne vois aucune proposition de sauver ce système », affirme la ministre.

Depuis le 31 décembre, les Français ne bénéficient plus de la ristourne sur le prix du litre, néanmoins certains ont pu bénéficier du chèque carburant. Sur les 10 millions de personnes éligibles, seules trois millions en auraient bénéficié. « J’invite tous les Français qui utilisent leur voiture pour aller travailler à vérifier s’ils ne remplissent pas les conditions pour bénéficier de ce chèque », déclare la ministre. « Ce n’est pas une subvention aux énergies fossiles, c’est une aide ciblée pour ceux qui en ont le plus besoin », se défend-elle.