Le président de la République Emmanuel Macron s’est exprimé hier à Strasbourg, pour son premier discours sur l’Europe depuis sa réélection. À l’occasion de la journée de l’Europe, le chef de l’État s’est dit favorable à une révision des traités pour rendre l’Union européenne « plus efficace et indépendante ». Invité sur le plateau des 4 vérités sur France 2, Alexis Corbière estime que la parole du président « valide l’idée que les traités actuels ne vont pas ». Le député de La France Insoumise de la Seine-Saint-Denis s’appuie sur le programme de la Nouvelle Union populaire. « Nous disons que les objectifs sociaux et écologiques que nous nous fixons ne peuvent être bridés par des traités européens qui, hélas, en fonction des politiques qui ont été menées ces 20 dernières années, ont amené à ce que l’Europe actuelle soit une Europe libérale, marquée par des traités de libre-échange qui, parfois, affaiblissent des politiques publiques de relance et affaiblissent nos services publics. Ce que nous n’accepterons pas si nous sommes élus ».
Alors, Emmanuel Macron est-il bousculé sur la question européenne par les propositions de La France Insoumise ? « La seule fois où on a donné la parole aux Français, ils ont dit ‘non’ au traité constitutionnel européen. Moi et Jean-Luc Mélenchon, nous sommes les enfants de ce ‘non’ », a déclaré Alexis Corbière. Alors que les élections législatives se dérouleront les 12 et 19 juin prochains, le leader de LFI espère être nommé Premier ministre. Ce scénario permettrait-il au parti de prôner la désobéissance tout en exerçant le pouvoir ? Pour répondre à ce paradoxe, Alexis Corbière prend l’exemple de l’Allemagne qui, « plusieurs fois, a désobéi ». Et de poursuivre : « À l’occasion même du traité de la récente crise du Covid-19, nombre de mesures ont été prises au niveau européen, qui ne respectent pas les traités. Il y a eu des politiques publiques d’investissements dans des secteurs tels que ça n’était pas prévu ». La France Insoumise réclame une VIe République, pour une refonte des institutions politiques publiques. « La Ve République arrive à bout de souffle », insiste le député LFI. Et de conclure : « S’il faut désobéir, nous désobéirons, quand c’est utile ».
Alexis Corbière réagit au retrait de Taha Bouhafs
Fabien Roussel a demandé hier à LFI de « revoir » la candidature de Taha Bouhafs aux élections législatives. Condamné pour injures raciales, le journaliste militant a annoncé dans la nuit de lundi à mardi sur Twitter, son intention de renoncer, « face à des attaques sans précédent » . « C’est un grand constat d’échec. [...] Je prends acte de cette décision et je demande à ce qu’elle soit respectée », concède Alexis Corbière, qui dément toute « pression » de la part du parti. Et d’ajouter : « Il y aura un candidat de La France Insoumise. Nous voulons que l’Assemblée nationale soit à l’image de toute la richesse de notre peuple ». En réponse aux propos de Fabien Roussel, notre invité déclare : « Moi je serai unitaire. [...] Utilisons ces cinq semaines pour valoriser la belle Union populaire que nous avons mise en place ». Avec pour objectif la mise en place du SMIC à 1400 euros, la retraite à 60 ans ainsi que des politiques écologiques.