Après TotalEnergie, c’est au tour de Renault de retirer ses activités en Russie en réaction à l’appel de détresse de Volodymir Zelensky qui a demandé à l’Union Européenne de « cesser tout commerce » avec le chef de fil du Kremlin. Anne Hidalgo, candidate du PS, invite toutes les entreprises à rejoindre le mouvement de résistance « Il faut absolument que toutes les entreprises françaises s’engagent car c’est une façon d’arrêter Vladimir Poutine ». Alors que la France est le premier investisseur privé en Russie, certains groupes s’interrogent et hésitent encore à quitter le pays, indécision que Yannick Jadot a condamné fermement en les accusant d'être « complices de crime de guerre ». Si notre invitée est plus pondérée, elle dit soutenir cet embargo qui doit être prononcé à l’échelle européenne : « Si on veut que cette guerre puisse s’arrêter rapidement, il faut que ces mesures très très fortes soient prises aujourd’hui ». Pourtant, les conséquences de ce retrait vont être lourdes sur l’économie et le pouvoir d’achat des français a prévenu le directeur du géant pétrolier. Comment limiter les répercussions de ce geste symbolique ? La mairesse de Paris propose de « baisser la TVA sur l’essence et sur l’énergie » et d’accélérer la souveraineté énergétique « grâce aux énergies renouvelables ». Parmi les entreprises qui résistent à la pression et maintiennent leurs activités en Russie, certaines alertent sur la casse sociale qui plane au-dessus de l’Europe. Anne Hidalgo refuse de céder aux menaces proférées par Vladimir Poutine qui a finalement décidé de poursuivre son offensive au-delà des frontières du Donbass et de la Crimée. « Il faut être fort au niveau européen à la fois sur le plan économique avec des sanctions exemplaires […] il faut aller très vite » ajoute notre invitée qui souhaite taper plus fort pour faire plier Poutine.
Mercredi 23 mars, le président Zelensky s’est exprimé au Parlement dans une courte vidéo dans laquelle il appelle le monde à se mobiliser. Anne Hidalgo encourage ce mouvement protestataire en soutien à l’Ukraine « Tous les samedi, il y a une marche pour l’Ukraine place de la République » et déplore le peu de manifestants dans la capitale parisienne.
Présidentielle : la réforme polémique du RSA
La semaine dernière, Emmanuel Macron déployait son programme avec une mesure relative au RSA qui vise à exiger 15 à 20 heures de travail aux bénéficiaires rémunérés au SMIC. Si cette proposition a bien été accueillie à droite, elle a révolté l’opposition qui y voit une provocation de la part du Président en campagne. « C’est très mal connaître ce qu’est le RSA et comment ça fonctionne » argue notre invitée qui félicite les résultats de réinsertion encadrée par les conseils départementaux. La candidate du PS défend « des territoires zéro chômeur » dans lesquels elle propose d’accompagner toutes les personnes au RSA vers une activité professionnelle. Elle dénonce la stigmatisation des bénéficiaires commise par Emmanuel Macron « On a des réussites exceptionnelles […] il ferait mieux de prendre conscience de la réalité sociale du pays et de cette souffrance ».
À 17 jours de la présidentielle, François Hollande a accordé son soutien à Anne Hidalgo sans penser à la victoire. En effet, il appelle à une reconstruction de la gauche dès la fin du premier scrutin, signe d’une défaite annoncée. « Je suis très heureuse qu’il apporte son soutien » répond timidement la candidate du PS qui se dit favorable aux propos tenus par l’ancien Président « il faut se projeter dans la reconstruction d’une gauche de gouvernement ». Déterminée à aller au bout de cette élection, elle tente d’incarner cette gauche républicaine en « portant les idées, les valeurs et en essayant aussi de redonner le sens de ce qu’est l’engagement à la famille sociale démocrate ».