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Emmanuel Macron poursuit sa deuxième visite d’État aux États-Unis, aux côtés de Joe Biden. Arrivé à Washington le mardi 29 novembre dernier, dans la soirée, le chef d’État français achèvera son voyage ce vendredi 2 décembre depuis la Nouvelle-Orléans. Pour Joe Biden, il s’agit de la première visite d’État que reçoit le président américain depuis le début de son mandat. Ce jeudi 1er décembre, lors d’un fastueux dîner qui se tenait dans les jardins de la Maison Blanche, en présence de quelque 350 invités, les deux hommes d’État ont trinqué à « l’amitié franco-amécaine ». Néanmoins, l’histoire contemporaine des deux pays n’a pas toujours été simple. Pour Antony Blinken, secrétaire d'État américain, les relations entre la France et les États-Unis sont actuellement « excellentes ». « On ne regarde pas dans le rétroviseur. Nous constatons tous les deux que nous avons un intérêt profond à travailler ensemble sur les dossiers qui ont un impact sur la vie de nos concitoyens », a-t-il assuré au micro de Thomas Sotto, dans les 4 vérités, vendredi 2 décembre, sur France 2.

Jeudi 1er décembre, dans la journée, les deux hommes se sont entretenus dans le cadre d’un entretien bilatéral, à huis clos dans le Bureau ovale, pendant un peu plus de deux heures. Parmi les sujets évoqués ? Le programme industriel américain, le « Inflation Reduction Act ». Emmanuel Macron juge cette politique trop protectionniste et « super agressive » vis-à-vis de la France et de l’UE et risque, selon lui, de « fragmenter l’occident ». « Nous avons les mêmes buts. (…) Il faut créer des emplois ici, mais pas au dépens de l’Europe. Nos deux présidents se sont mis d’accord pour proposer un travail avec l’Union européenne pour bien synchroniser nos approches », assure le secrétaire d’État.

Guerre en Ukraine : tout dépend de Vladimir Poutine

Alors que le conflit se poursuit en Ukraine, depuis maintenant plus de neuf mois, les deux pays ont conjointement condamné cette guerre et les crimes de guerre commis par la Russie sur le sol de l’Ukraine, réaffirmant leur soutien à Kiev. Les États-Unis ont récemment annoncé une aide américaine de 400 millions de dollars aux Ukrainiens. « Cette guerre pourrait s’arrêter demain si Vladimir Poutine arrête ce qu’il a commencé. Faute de ça, ce qu’il faut, et nos deux présidents sont d’accord, c’est de continuer notre soutien pour l’Ukraine et son peuple, à la fois au niveau de la sécurité, mais aussi économique et humanitaire », assure Antony Blinken, assurant que les États-Unis sont toujours « ouverts au dialogue », s’il y a un sérieux du côté russe ». « Le président Volodymyr Zelensky, a avancé un plan pour mener cette fin de guerre. Pour l’instant, Vladimir Poutine n’est pas de la partie. Tout dépend de lui », souligne-t-il. Faut-il entretenir des liens avec le Kremlin ? « Nous avons des contacts pour des moments importants », explique Antony Blinken qui évoque notamment la crainte de l’arme nucléaire, mais qui exclut formellement un élargissement du conflit. « On ne veut surtout pas de troisième guerre mondiale. Mais si on veut une paix, il faut que ce soit juste, avec les principes de la charte de l’ONU. Il faut que cela soit durable », déclare-t-il. Doit-on revenir aux frontières de l'Ukraine, avant le conflit de février 2022 ou celles de 2014. « C’est la décision de l’Ukraine », estime Antony Blinken.

Parmi les autres sujets évoqués, lors de leur rencontre, la révolte en Iran, qui dure depuis la mort, en septembre, de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs et qui a finalement été tuée. Il y a quelques jours, les joueurs de l’équipe d’Iran se sont joints au combat en refusant d’entonner l’hymne national, lors de leur premier match de Coupe du monde au Qatar. « Nous voyons cette extraordinaire manifestation de la volonté du peuple iranien, menée par les femmes et les jeunes. Nous les soutenons, mais le sujet n’est pas nous, le sujet, c’est le peuple iranien, leur désir de s’exprimer librement », commente Antony Blinken, affirmant la « nécessité de faire face à ce défi ».