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Mardi 23 janvier, Alexandra Sonac, une agricultrice de 26 ans, est morte, percutée par une voiture, alors qu’elle participait à un barrage de manifestants à Pamiers, dans la région de l’Ariège. Sa fille, Camille, âgée de 12 ans, a, elle aussi, succombé à ses blessures quelques heures plus tard. Le père, âgé d’une quarantaine d’années, est grièvement blessé et toujours hospitalisé. « C’est une terrible nouvelle que nous avons appris hier matin. Cette mère de famille, adhérente à la FNSEA, dormait avec son mari et fille. (…) On est tous sonnés », réagit Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, invité des 4 Vérités, ce mercredi 24 janvier 2024, sur France 2. Il appelle à « poursuivre cette action et obtenir des résultats ». Jusqu’où montera la colère ? Depuis le 18 janvier 2024, un mouvement social prend de l'ampleur chez les agriculteurs français. « Cette colère est inédite pour le monde agricole. C’est une mobilisation sans précédent. On demande à ce que les décisions puissent être prises », affirme Arnaud Rousseau. Leur objectif ? Revoir « en profondeur la manière dont on veut conserver l’agriculture en France », souligne-t-il. 

Malgré la réunion de lundi soir à Matignon entre le premier ministre Gabriel Attal et les représentants des syndicats agricoles majoritaires, les agriculteurs poursuivent leur action partout en France et le mouvement s’étend. « D’ici vendredi, plus de 85 départements mèneront des actions (…) On n’est pas là pour embêter les Français, mais dans le moment dans lequel on est, on n’a pas le choix. Il n’y a pas d’esprit de recul », affirme Arnaud Rousseau, appelant au calme sans exclure un blocage du pays. Des mobilisations dans les grandes villes sont-elles prévues ? « Non, mais nous n’excluons aucune option. On veut occuper le terrain pour montrer que partout en France la colère est là et obtenir des réponses ». 

Un bras de fer français… et européen ? 

De son côté, le gouvernement veut contenir la colère. Gabriel Attal a annoncé que des premières mesures devraient être dévoilées dès vendredi, et pourrait se rendre sur un des barrages. « C’est nécessaire qu’il aille sur le terrain, tout comme le ministre de l’agriculture. (…) S’il faut attendre une journée supplémentaire pour avoir des mesures en profondeur, on est prêt à attendre. Mais il ne vaudra pas nous faire le coup de la communication, ça ne passera pas », affirme Arnaud Rousseau. Parmi les principales revendications ? La suspension immédiate des 4% de jachère imposée par la politique agricole commune européenne, l’allègement de l’administration et des contrôles, une année blanche sur les échéances bancaires ainsi qu’une exonération totale des taxes sur l’énergie notamment sur les carburants agricoles. « Le sujet est de revenir à une forme de bon sens qui fait que toutes les mesures qui nous embêtent depuis 20 ans puissent être remises en cause », assure Arnaud Rousseau. « Aujourd'hui, la détermination est totale ».