Lassée d’aller de déception en déception, l’Argentine a élu dimanche 19 novembre 2023 le président populiste Javier Milei. En France, les électeurs ont été déçus par la gauche, par la droite, et par le « en même temps ». Aurélien Pradié, député (LR) du Lot et invité des 4 vérités, espère ne pas contribuer à amener le pays vers le populisme. Pour lui, « ceux qui ont habitué gérer la misère au quotidien » et « baissé les convictions politiques » ont contribué à « fabriquer l’émergence de ces radicalités ». « La vérité, c’est que plus la politique disparaît, plus elle réapparaît dans les plus grandes forces. (…) Cela guette toutes les grandes démocraties du monde », alerte-t-il.
Éric Ciotti a refusé d’être à la troisième édition des rencontres de Saint Denis, à l’invitation du Chef de l’État, le 18 novembre dernier. Dans ce contexte, l’ancien secrétaire général des Républicains approuve cette politique de la chaise vide. « Il y a une constitution. Dans cette constitution, connaissez-vous les rencontres de Saint-Denis ? Moi non ». Il parle de ces rencontres comme d’un « outil de communication » sans apparente utilité et d’« une manière de dégrader notre formation démocratique ». « Un parlement existe. Ces discussions doivent avoir lieu devant les Français. »
Aurélien Pradié évoqué l’impossibilité d’avancer sans réformer
Gérald Darmanin sera auditionné tout à l’heure à la commission des lois de l’Assemblée sur son projet de loi pour contrôler l’immigration. Pour Aurélien Pradié, « ce sera non. » Parlant en son nom, mais considérant toutefois que Les Républicains sont « assez nombreux » à avoir le même avis, le député (LR) du Lot dénonce l’impossibilité d’avancer sans réformer la Constitution.
À propos de cette proposition de loi, l’article qui fâche est celui de l’alinéa 3, qui concerne la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension. Un principe de réalité ne s’impose-t-il pas quant à ces personnes travaillant en France depuis des années ? Pour l’homme politique, deux principes doivent être pris en compte. Celui de la « vraie vie », en effet, mais aussi celui de la « gestion de l’immigration ». Il est question, considère-t-il, de reprendre cette dernière « en contrôle » et ne pas faire « d’appel d’air » à la régularisation.
Parfois jugé comme manquant d’humilité, Aurélien Pradié est-il un agitateur ou un enfant turbulent de la droite ? Il parle en tout cas d’un engagement en politique sincère, nourri par des causes profondes. S’il ne déclare pas ouvertement se rêver candidat à la présidentielle, le député Les Républicains, lui « petit gamin qui a grandi dans un territoire avec beaucoup de valeurs », s’imagine indéniablement comme une future personnalité politique de premier plan.
Un autre sujet suscite de vives réactions dans la classe politique, le retour d'Éric Dupond-Moretti. Après avoir assisté à son procès pendant deux semaines, le garde des Sceaux sera normalement de retour ce 21 novembre 2023 dans l’hémicycle. Aurélien Pradié juge qu’il n’y sera pas à sa place, et qu’il n’y est d’ailleurs plus depuis un moment. Il rappelle l’épisode des trois bras d’honneur pendant un débat, et parle d’une légitimité sérieusement abîmée.
Enfin, le camp LR n’a toujours pas de tête de liste aux Européennes mais devrait faire connaître son choix d’ici la fin de l’année. François-Xavier Bellamy semble en tout cas notamment « tenir la corde ».