Le premier sujet abordé avec le ministre de la Santé et de la Prévention de France Aurélien Rousseau est le retour du COVID. S’il n’est pas proprement inquiétant car l’OMS ne met pas d’alerte, il faut réadopter les réflexes et les gestes barrières. Le protocole sanitaire ne va pas forcément évoluer pour l’instant, mais le ministre en appelle à la responsabilité de chacun, et conseille par exemple de rester chez soi si l’on est malade. Le vaccin n’est par ailleurs toujours pas obligatoire. Aurélien Rousseau indique qu’il a été jusqu’alors efficace et nous a permis de construire une immunité. La priorité est de protéger les personnes les plus fragiles. La date de vaccination avec les nouvelles doses n’est à ce stade pas avancée. « On se tient prêt », précise cependant le membre du gouvernement.
Autre grande campagne de vaccination, celle contre le papillomavirus, qui aura lieu dès la rentrée dans les classes de 5e pour les filles et garçons. Ce choix est fait « parce qu’on est très en retard en matière de prévention. » Par rapport à nous, des pays comme l’Australie ont déjà réussi à éradiquer le cancer du col de l’utérus. La France a prévu « autant de doses que nécessaire. »
Plus d’un français sur dix n’a pas de médecin traitant à cause des déserts médicaux. Aurélien Rousseau admet que le système de santé vit des « moments difficiles. » Il comprend les revendications « légitimes » du personnel médical et va les recevoir très bientôt. Il travaille notamment sur une augmentation des rémunérations pour les personnels des hôpitaux et pour les assistants de régulation qui « sont le pivot de la régulation médicale et peuvent espérer une hausse qui est encore à déterminer. » Une discussion avec les médecins généralistes et leurs syndicats est également prévue au 1er novembre. Même si elle n’est pas encore « au niveau », il y aura là aussi une augmentation de la rémunération.
À propos de l’abaya, vêtement traditionnel féminin dont l’interdiction a été promulguée dans les écoles par le ministre de l’Éducation Gabriel Attal, « on essaye de renforcer très significativement les signalements ». Mais si son port existe dans les hôpitaux publics, « il est quelque chose de très rare chez les soignants. » « C’est autre chose pour les usagers du service public », où, selon le ministre, « il y a des demandes inacceptables contre lesquelles on doit lutter. »
Rentrée : une augmentation à venir sur le prix du tabac
Dans un contexte de forte inflation, Aurélien Rousseau et Élisabeth Borne ont eu du mal à installer une augmentation du tabac. Ils comptent néanmoins renégocier une convention prochainement. « Il y aura une augmentation en novembre, mais elle n’est pas au niveau ». Le ministre souhaite qu’elle augmente plus rapidement, parce que le tabac est responsable de nombreux cancers et de nombreuses pathologies et mobilise beaucoup de médecins, et que, de fait, sa consommation coûte beaucoup aux finances publiques.
Enfin, la puff, cette cigarette jetable électronique très populaire chez les jeunes, va bientôt être interdite. À quelle date ? L’homme d’État va présenter un plan national de lutte contre le tabac à partir du début de l’année prochaine. « C’est quelque chose que l’on doit pousser car le tabac n’est pas ludique. C’et 75 000 morts par an » Le précédent plan avait fait baisser énormément la consommation de tabac. En janvier 2024, il ne devrait plus y avoir de puff. Le prix du tabac finira également par augmenter.