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Trois jours après les législatives, Emmanuel Macron tente de refaire surface après son naufrage politique. Alors que certains chefs de l’opposition ont affirmé que le président de la République envisageait la constitution d’un gouvernement d’union nationale, toutes les propositions sont examinées pour pouvoir sortir de cette impasse à l’Assemblée. Emmanuel Macron devra-t-il se soumettre à la voix du peuple qui a mené à une Assemblée multipartite ou parviendra-t-il à nouer une alliance ? Hier soir, le chef de l’État s’est enfin exprimé après sa défaite. Dans une courte allocution, il a « pris acte des fractures de notre pays » et a appelé les oppositions aux responsabilités en leur demandant de poser leurs limites dans 48h. « Notre rôle c’est d’aller chercher du compromis. La responsabilité des oppositions c’est aussi de dire jusqu’où elles sont prêtes à aller » déclare Aurore Bergé au micro de Caroline Roux ce jeudi 23 juin 2022. Élue présidente des députés Renaissance (ex La République En Marche), la députée des Yvelines ne cache pas la grande difficulté qui s’impose au gouvernement. Si la coalition présidentielle et les oppositions sont irréconciliables sur certaines mesures, d’autres peuvent faire l’objet d’un consensus : « Je ne pense pas qu’ils diront non sur tout. […] Je ne pense pas que ce serait un acte de responsabilité très clair » poursuit notre invitée qui propose de revaloriser les retraites au 1er juillet, première mesure pour augmenter le pouvoir d’achat des Français. La coalition présidentielle se dit prête à entamer des discussions et à revenir sur certains points de leur programme pour faire avancer le débat : « C’est une épreuve de vérité pour tout le monde. Si on reste statique ça ne fonctionnera pas […] et de la même manière si les oppositions disent ‘vous prenez notre projet’ alors que nous sommes minoritaires ça ne peut pas fonctionner. Si Renaissance va consulter toutes les propositions soumises par les parlementaires de l’opposition, Aurore Bergé concède qu’ils vont d’abord « chercher du compromis avec les Républicains, qu’ils soient de gauche ou de droite ». 


LR : comment les convaincre ? 


Au lendemain de son échec politique, Emmanuel Macron a fait du pied aux Républicains pour espérer nouer une coalition. Une proposition d’accord tacite qui n’a pas manqué de diviser la droite à commencer par Éric Ciotti qui s’est opposé fermement à cette idée. Si Édouard Philippe, leader du parti Horizons n’a pas fermé la porte des négociations avec le président de la République, François Bayrou continue d’alimenter les débats contre.  

Dans ce scénario politique dans lequel l’Assemblée nationale est fragmentée en plusieurs partis, les députés devront faire au cas par cas pour faire adopter de nouvelles lois. « Notre responsabilité c’est de se dire, projet de loi par projet de loi, texte par texte, on va aller chercher du compromis, c’est une culture politique complètement nouvelle » continue de marteler l’ancienne porte-parole du groupe LREM.  Et de poursuivre « Je crois que c’est une opportunité historique pour l’Assemblée nationale que de devenir le vrai cœur de la vie politique française […] si dans quelques mois on a pas fait la démonstration que l’Assemblée nationale est capable de générer du compromis, on va l’affaiblir et s’affaiblir collectivement ». Parmi les priorités de la majorité présidentielle, la question de l’écologie et de la santé est au premier plan. Emmanuel Macron a évoqué des « mesures d’urgence pour notre santé » et des « choix forts pour l’écologie et le climat ». « Sur la santé, il y a la question de l’hôpital public, comment faire en sorte de ça redevienne attractif pour les soignants, de revalorisation […] et puis un autre aspect qui est sur la médecine de ville » explique Aurore Bergé au moment même où la crise Covid fait un nouveau bond. À quelques semaines des premiers départs en vacances, la question du pouvoir d’achat est essentielle. « C’est le premier texte qu’on veut pouvoir discuter dans les 10 jours qui viennent au sein de l’Assemblée nationale puis du Sénat sur la question des retraites, de la rémunération et des salaires, des prix de l’énergie et de leur blocage » défend la conseillère régionale d’Île-de-France.