L’ancienne ministre, qui a fondé le parti écologiste « En commun », est également aujourd’hui députée de la Somme. Mais Barbara Pompili était aussi et surtout, cette semaine, au sommet financier mondial dont on a beaucoup parlé. Quel bilan en tire-t-elle ? « Je considère que ce sommet était une étape importante pour faire évoluer notre système financier international », a-t-elle déclaré. Les grandes organisations internationales telles que le FMI ne sont en effet pas adaptées aux impératifs contemporains, comme le disait d’ailleurs Lula pendant ce sommet. Il faut donc que ces institutions créées lors de la seconde guerre mondiale se réorganisent. Pour l’instant, aucune action concrète n’a été décidée pour rétablir l’équilibre entre les puissances du Nord et du Sud lors de ce sommet. « On ne va pas changer l’architecture financière internationale en un sommet », a en effet affirmé la députée. Il y a en revanche un « consensus » sur l’idée « d’avancer vite. » Le problème ? Le devoir d’emmener le secteur privé, plus difficile à orienter. D’autres étapes, telles que le G20 et la COP28 vont arriver, et des taxes sur les gros armateurs, par exemple, seraient bénéfiques pour cet avancement. Mais la question est : Emmanuel Macron fait-il le « job » sur ce sommet ? « Moi je suis contente qu’on ait fait ce sommet. […] Maintenant, il y a des choses ressenties, comme un manque d’ambition pour la transition écologique. Mais dire qu’on ne fait rien, ça serait complétement injuste », a déclaré Barbara Pompili. Nos consommations de gaz à effet de serre doivent également changer par le biais d’une relocalisation des industries. « Ne nous disons pas qu’il faut que les autres fassent. Il faut aussi qu’on fasse ! » Première mission donnée par la première ministre Elisabeth Borne, aller voir ce qui se passe en Europe pour retirer des expériences à propos des ZFE (zones à faible circulation). « L’idée est de récupérer des outils pour que personne ne soit laissé de côté. » Pour rappel, cette mise en place « va concerner assez peu de zones au début et on aura le temps progressivement d’avancer. » Autre sujet, Barbara Pompili a regretté cette semaine la dissolution de Soulèvement de la Terre décidée mercredi en conseil des ministres : « Dissoudre une association, c’est s’attaquer à la liberté d’expression et la liberté de s’associer. Il faut le faire de manière vraiment très précautionneuse. Quand on dissout des associations qui sont antisémites, qui appellent à des attentats terroristes, qui sont dans leur objet même, racistes, xénophobes, etc, on peut comprendre la dissolution. Là, […] Il faut être précautionneux. On parle d’actions qui défendent des actions fortes pour la transition écologique. » L’ancienne ministre rappelle qu’elle est « contre la violence » et qu’elle a d’abord fait une tribune dans ce sens, mais selon elle, l’État de droit, les lois, et les procédures existant en France auraient suffi pour rappeler à l’ordre l’association. « Mais pas de dissolution, enfin, ça n’a pas de sens, on a déjà ce qu’il faut ! », a-t-elle ajouté, libre de sa parole. « Être dans la majorité ne veut pas dire être d’accord sur tout. Moi, je soutiens le président de la République. On a quatre ans devant nous pour faire des réformes importantes, et notamment sur la transition écologique. On ne peut pas se permettre de perdre du temps. » Enfin, Barbara Pompili a déclaré soutenir Elisabeth Borne.