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Samedi 25 décembre, plus de 100 000 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés. Un record depuis le début de l’épidémie. Dimanche 26 décembre, 3 299 patients Covid étaient actuellement en soins critiques. Ce chiffre est plus bas que lors des trois premières vagues, mais on ignore encore comment il va évoluer. En effet, le variant Omicron est plus contagieux mais moins dangereux. Si les chiffres de patients admis en soins intensifs restent relativement stables, les hôpitaux se préparent à faire face à la vague épidémique. En France, de nombreuses régions, notamment l’Île-de-France, ont déjà activé le plan Blanc, afin de pouvoir faciliter l’accueil des malades graves du Covid-19. Entre déprogrammations des opérations moins urgentes, transferts vers d’autres centres hospitaliers et appel aux volontaires… l’hôpital doit s’adapter, dans un contexte de pénurie de soignants et de manque de moyens. « Cela nécessite des transferts dans d’autres hôpitaux et cela commence à être très difficile », déplore Benjamin Rossi, médecin infectiologue à l'hôpital Robert Ballanger (93), invité sur le plateau des 4 Vérités sur France 2. « En Île-de-France, il y a une collaboration entre les différents hôpitaux pour transférer des patients. Dès qu’un lit se libère quelque part, il y a des transferts qui sont mis en place », a-t-il expliqué.

Le gouvernement doit tenir, lundi 27 décembre, un conseil de défense sanitaire, afin de réfléchir à de nouvelles mesures pour contenir la propagation du virus. Parmi les sujets débattus : le télétravail ou l'allègement des arrêts de travail concernant les cas contact au variant Omicron. A l’heure actuelle, un cas contact au variant Omicron doit être isolé sept jours et dix-sept jours s’il s’agit d’un même foyer. « Cela pourrait aider à retrouver un peu plus de personnel, si les gens sont négatifs », estime Benjamin Rossi, qui espère avant tout que les « problématiques de l’hôpital » soient enfin mises sur la table. « Sur la gestion, nous n’avons jamais été aussi peu nombreux et dépossédés de nos moyens. On ferme des lits car nous ne sommes pas capables de faire plus. Il faut remettre le sujet des soignants au cœur du débat. C’est un bien commun qu’il faut préserver tous ensemble », appelle Benjamin Rossi. Il y a quelques jours, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé la multiplication par deux de la rémunération des heures supplémentaires. Au-delà d’une refonte de l’hôpital, Benjamin Rossi appelle à une refonte de « tout le financement de la santé ». « Cela peut améliorer les choses mais c’est une gestion par à-coups, ce n’est pas ça qui permet de recréer un système de soins. Il faut tout revoir à l’origine », ajoute-t-il.

Revaloriser les hôpitaux 

Le gouvernement a également annoncé la mise en place d’un passe vaccinal, pour remplacer le passe sanitaire. Il devrait entrer en vigueur à compter de mi-janvier. « Tout ce qui peut pousser les gens à se faire vacciner peut être intéressant. Mais je ne sais pas si cette mesure changera énormément », estime le médecin. Dans son livre intitulé « En première ligne - Une plongée captivante au cœur de la médecine », (Prisma Eds), Benjamin Rossi livre son expérience au cœur de l’univers hospitalier pendant la crise du Covid et y suggère des propositions sur l'avenir des hôpitaux. « Ce n'est pas qu’une histoire de salaires, c’est aussi une histoire de conditions de travail et de pouvoir bien s’occuper des gens », estime-il. « Le personnel soignant est épuisé de devoir faire de l’abattage », a-t-il conclu.