À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, samedi 25 novembre, Bérangère Couillard était l’invitée des 4 vérités. Au 17 novembre 2023, le collectif féministe Nous Toutes recensait un triste score : 121 féminicides depuis le début de l’année 2023. Concrètement, que fait la chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations pour lutter contre cela ? « On agit, et on va continuer à agir », a-t-elle promis, déployant cette mesure concrète qui devrait être engagée par le gouvernement : un « pack nouveau départ » testé dans 5 départements avant la fin de l’année. Concrètement, un agent coordinateur de la CAF s’organisera, avec les associations locales, pour faciliter le départ des femmes victimes de violences. Sur l’aspect financier, une aide de 250€ à plus de 1250€ sera dédiée à la demandeuse en fonction de sa situation familiale et de ses revenus. Elle sera versée en trois fois.
Les associations féministes arguent par ailleurs que les ordonnances de protection sont souvent trop longues à obtenir. La femme politique le nie, affirmant avoir fait passer ces ordonnances à 6 jours, contre plus de 40 au préalable. Elle affirme néanmoins pouvoir encore réduire. « C’est pour cela qu’on va faire passer une loi dans les prochaines semaines qui permettra des ordonnances de protection en 24 heures, c’est-à-dire quasiment dans l’immédiateté. »
9 femmes sur 10 disent par ailleurs avoir déjà été agressées dans l’espace public ou les transports en commun. Bérangère Couillard voudrait déjà leur dire qu’elle « les croit et les comprend », elle-même s’étant déjà retrouvée dans cette situation. Une campagne de sensibilisation inaugurée avec Elisabeth Borne et Clément Beaune a été lancée. « L’idée est de dire ‘Levons les yeux’, et surtout faire en sorte de faire reculer les agresseurs. » La ministre en appelle à la responsabilité des concitoyens et les somme de réagir ou de faire des signalements en cas d’agression.
Quelle réponse aux violences sexistes et aux agressions sexuelles ?
Dans une récente émission, Complément d’enquête a révélé que depuis 2021, 437 gendarmes et 473 policiers ont été condamnés pour des faits de violence conjugale. Certains d’entre eux seraient d’ailleurs toujours en poste à l’accueil de certaines gendarmeries ou de commissariats. À ce sujet, la ministre rappelle les mots du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait souhaité que tout agent concerné ne soit plus placé en face du public. « Il faut que ce soit le cas, on regardera ça, il est hors de question de laisser ces hommes au contact des femmes qui viennent témoigner ». D’autre part, elle parle de forces de l’ordre de plus en plus sensibilisées sur la question des violences faites aux femmes, grâce à des formations.
Le sénateur Joël Guerriau est accusé d’avoir drogué sa collègue parlementaire, Sandrine Josso, alors qu’il l'avait invitée chez lui. Cette accusation (niée par l’intéressé) remet sur la table le sujet de la soumission chimique et pose une question : l’homme peut-il rester sénateur après de telles accusations ? Bérangère Couillard assure que la justice va « rapidement passer sur ce sujet » et que les conséquences sont à venir. « Moi j’apporte tout mon soutien à Sandrine Josso (…) La soumission chimique est un phénomène qu’il faut que l’on arrive à enrayer », martèle la membre du gouvernement. Un phénomène d’ailleurs totalement sous-estimé, sur lequel il faudra sensibiliser les médecins pour qu’il le prennent en compte lors de diagnostics.