Ce vendredi 05 janvier, de nombreux dirigeants européens seront à Paris pour assister à l’hommage national à Jacques Delors, mort le 27 décembre dernier à 98 ans, organisé dans la matinée à l'hôtel des Invalides. La cérémonie sera présidée par Emmanuel Macron qui prononcera l'éloge funèbre de l'ancien président de la Commission européenne. Le chef de l’État a convié les 27 dirigeants européens, mais aussi les chefs d’institutions européennes comme Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission, Charles Michel président du Conseil européen, Roberta Metsola présidente du Parlement et Christine Lagarde présidente de la BCE. « Jacques Delors a été à la base de la monnaie unique. Et elle est solide. Elle est un ciment de l’Europe », commente Bernard Guetta, député européen du groupe Renew, invité des 4 Vérités ce vendredi 05 janvier 2024. « Le legs de Jacques Delors, c’est également l’unification de l’Europe qui avait été divisée par la guerre froide, mais aussi le programme Erasmus. Le legs de Jacques Delor c’est la force de notre unité au moment même où elle nous est plus que jamais nécessaire », précise-t-il.
Européennes : des élections cruciales
Néanmoins, le sentiment de défiance vis-à-vis de l’instance européenne s’accroît au sein de nombreux pays. Dans ses vœux du 31 décembre, le président de la République avait déjà souligné "l'héritage" de Jacques Delors. À quelques mois des élections européennes où la liste RN portée par Jordan Bardella caracole en tête des sondages, Emmanuel Macron entend bien montrer qu'il se place dans les pas de l'ancien socialiste. « Notre président de la République est certainement un héritier de Jacques Delors », souligne Bernard Guetta. Pour l’heure, le parti de la majorité n’a pas encore amorcé sa campagne électorale. « Je ne le cache pas, je le regrette. Je pense que nous aurions déjà dû être en campagne », réagit l’élu. Une chose est sûre : le scrutin s’annonce crucial. « Étant donné la situation internationale, pour la première fois dans l’histoire, nous aurons réellement des élections européennes qui porteront sur ce que doit devenir l’union européenne dans un monde aussi dangereux » affirme l'eurodéputé. La majorité est-elle en mesure de battre de Rassemblement national ? « Nous sommes à six mois de l’élection, si on s’y met rapidement, nous pouvons y arriver, nous avons les meilleurs arguments », estime Bernard Guetta. « Il s’agit de décider de la nature de notre réponse collective aux défis qui nous menacent : le Proche-Orient, Vladimir Poutine en Russie et le retrait des États-Unis d’Europe. Ce sont des conflits existentiels ».
Au proche orient, le conflit se poursuit. Quelle voix la France peut-elle porter ? « On a une situation de folie complète qui n’est contrôlée par personne parce que depuis 70 ans, cette guerre permanente oppose deux peuples pour une même terre », commente Bernard Guetta. En Ukraine, le conflit s’enlise. Moscou peut-elle gagner ? « Les sanctions économiques portent des coups sévères à l’économie russe et surtout car il y a toujours une résistance incroyable. La Russie a reculé », affirme Bernard Guetta, qui estime que « l’Europe devrait en faire plus ».