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Jeudi 21 mars, Frédéric Mitterrand,  ministre de la Culture durant la législature Sarkozy, est mort à 76 ans, des suites d’un cancer agressif. Depuis l'annonce de son décès, les hommages se succèdent, et tous ne tarissent pas d'éloges sur ce grand cinéphile. Sa disparition a suscité des nombreuses réactions dans le monde de la culture et de la politique à l’instar du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, qui tient à saluer son élégance et l’héritage culturel que cet ancien réalisateur laisse derrière lui.« Il y a comme ça des gens, par la manière dont ils disent les choses, par ce qu’ils incarnent, font partie de notre paysage et de notre quotidien. Et Frédéric Mitterrand était de ceux-là » explique le secrétaire général du parti Horizons. 


Plan eau : quel bilan ? 


Lancé il y a un an jour pour jour, c’est maintenant l’heure du premier bilan du plan eau dans le cadre de la planification écologique. À l’initiative de Christophe Béchu, cette mesure encourage une gestion sobre, résiliente et concertée de la ressource en eau avec l’objectif de faire 10% d’économie à horizon 2030. « 53 mesures, elles sont toutes engagées […] on va aujourd’hui avec Roland Lescure (ndrl ministre délégué chargé de l'Industrie de France), braquer les projecteurs sur la partie industrielle du plan » se félicite notre invité qui a dévoilé les 51 sites en première ligne. « Ils représentent à eux-seuls 25% de la consommation d’eau de toute l’industrie française. C’est 51 sites se sont engagés à baisser de plus de 10% leur consommation avant 2030 et davantage au-delà » poursuit-il. À la tête du ministère de la Transition écologique, Christophe Béchu est parvenu à identifier deux sources de gaspillage principales : les fuites et l’incapacité à réutiliser l’eau. Concernant ce premier vecteur, 171 communes sont confrontées à ce problème avec un taux de fuite supérieur à 50% : « Entre l’usine d’eau et le consommateur, on avait plus d’un litre sur deux qui partaient dans la nature » rappelle cet ancien membre de l’UMP. 93 de ces 171 sites ont été révisés, reste 80 sont en cours de chantier. Reste la question de la réutilisation des eaux usées. Parmi les mauvais élèves en Europe, la France était pratiquement en tête de classement : « On avait que 33 stations d’épuration qui réutilisait l’eau d’une manière. On est à plus de 700 en seulement un an […] c’est vraiment un chiffre qui montre une prise de conscience et d’investissement notamment de la part des collectivités territoriales sur le sujet qui est assez spectaculaire » félicite le ministre.


Parmi les sujets qui divisent les Écologistes et les agriculteurs, la construction de méga bassines est loin de faire l’unanimité. Pourtant, c’est ce qu’a demandé expressément la FNSEA qui doit revoir le Premier ministre et le président de la République dans les jours à venir. Complètement favorable au projet, Christophe Béchu souhaite faire cesser les débats autour de ce projet : « On a des centaines de milliers de points d’eau dans ce pays, plus de 300 000, qui servent à l’agriculture. Qu’on est besoin de nouveau au moment où les scientifiques nous disent ‘Vous aurez plus d’eau l’hiver et moins d’eau l’été’ c’est une évidence » martèle notre invité qui rappelle les conséquences désastreuses de la sécheresse en montagne. Et parmi les départements les plus touchés par ce fléau, les Pyrénées orientales sont particulièrement vulnérables. D’ailleurs, un projet de golf près de Perpignan fait polémique. « Très concrètement c’est un projet communal. C’est un projet sur lequel un préfet, il y a 10 ans, avait fait part de l’opposition de l’État […] Je ne soutiens pas ce projet » affirmé notre invité qui attend des explications de la part du Maire et de l’aménageur. Sur cette question des réserves d’eau, Les Soulèvements de la Terre ont annoncé de nouvelles mesures et de nouvelles actions sur le plan de l’écologie à partir d’aujourd’hui. Ces derniers n’excluent pas un Sainte-Soline, un an après les heurts. Ce qui a de quoi susciter l’inquiétude du gouvernement. « Si leur enjeu c’est de sensibiliser l’opinion c’est super. Si c’est de recommencer une partie des débordements extrêmement violents […] qu’ils s’abstiennent parce qu’ils ne rendent pas service » répond fermement Christophe Béchu. 


La situation du trésor public est bien plus préoccupante que l’avait imaginé le gouvernement il y a encore quelques semaines. Le gouvernement Attal s’est donc rassemblé autour du chef de l’État ce mercredi 19 mars 2024 à l’Élysée  pour réfléchir ensemble à une sortie de crise concernant les finances publiques. Déjà sous le régime de la restriction budgétaire, l’exécutif doit davantage se serrer la ceinture et ainsi faire des économies supplémentaires à hauteur de 20 milliards l’an prochain. Face à cette impasse inextricable, le budget de l’écologie risque-t-il d’être sacrifié ? Malgré les coupes budgétaires, Christophe Béchu dispose d’une enveloppe de sept milliards de plus rien que pour la transition écologique. « Il y a eu 10 milliards de coupes budgétaires qui ont été rendues public il y a quelques jours dont deux milliards chez moi que j’assume » explique notre invité.