Alors que le gouvernement prépare le budget 2023, le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, invite les membres des partis politiques d'opposition à travailler avec le gouvernement sur le projet de loi des finances, afin d'éviter le recours à l'article 49.3 de la Constitution. « Nous invitons l'ensemble de la représentation nationale à travailler sur le budget 2023 avant même qu'il ne soit finalisé », a déclaré Gabriel Attal, dans un entretien accordé au journal Le Parisien, samedi 3 septembre 2022. Néanmoins, les oppositions ont rapidement décliné cette offre. Les Républicains ont déjà averti qu'ils ne voteraient pas le budget de cet automne, tout comme le Rassemblement national. « On peut douter de la sincérité de cette demande, quand on est instruit de ce qu’il s’est passé cet été, avec le budget rectificatif, qui n’a fait droit qu'à peu de propositions que nous avions formulées », a réagi Boris Vallaud, le président du groupe socialiste et apparentés à l’Assemblée nationale, sur le plateau des 4 vérités, le 5 septembre 2022, sur France 2. Néanmoins, l’élu se dit « prêt à cette discussion ». Dans le contexte géopolitique actuel, marqué par la guerre en Ukraine et les pénuries qu’elle entraîne, le groupe demande notamment la taxation des multinationales aux superprofits.
Énergie, pouvoir d’achat, transition écologique… Tous ces sujets seront au cœur du Conseil national de refondation, une nouvelle instance qui sera lancée le 8 septembre par le président de la République et a pour objectif d’associer élus, acteurs économiques et sociaux et citoyens à la concertation. Ce lancement suscite l’agacement au sein de la plupart des oppositions. Elles accusent le gouvernement de vouloir contourner les institutions, et notamment le Parlement. En ce qui concerne le Parti socialiste, la décision d’y participer, ou pas, sera étudiée au bureau national du PS, mardi 6 septembre. « Cela ne peut pas être un bidule, un corps docile du président la République », a déclaré Boris Vallaud, appelant le gouvernement à « faire vivre pleinement le parlementarisme » et « d’institutionnaliser la participation citoyenne ».
NUPES : le PS plus divisé que jamais
Lors des dernières élections législatives, le parti socialiste a intégré l’union de gauche NUPES, lancée par Jean-Luc Mélenchon. Samedi 3 septembre, l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a lancé un manifeste pour « une autre gauche », publié sur le site du JDD, signé par 400 personnalités de gauche, majoritairement des opposants à la ligne pro-Nupes de l’actuel premier secrétaire du PS, Olivier Faure. « La force de cette union, c’est l’addition », explique l’élu des Landes, qui espère « faire vivre le socialisme ». « Ce débat existe au sein de parti socialiste. Il n’y a aucun débat qui soit illégitime. Il y aura un congrès où chacun aura voix au chapitre », a-t-il ensuite commenté.