Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés, mercredi 20 avril, lors du traditionnel débat de l’entre-deux tours. Pouvoir d'achat, politique étrangère, retraites, écologie, immigration, Constitution… Les deux candidats ont exposé, durant près de trois heures, leur vision pour l’avenir de la France. Cinq ans après le débat raté de 2017, Marine Le Pen espérait ainsi prendre sa revanche lors du match retour et gommer ses erreurs passées. En vain. La candidate du Rassemblement national n’a pas réussi à s’imposer face au président sortant. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR, Emmanuel Macron a été jugé le plus convaincant par 59% des téléspectateurs interrogés, contre 39% pour Marine Le Pen. « Deux visions de la France se sont affrontées. Une qui me convainc, une autre qui me convainc beaucoup moins », a réagi Bruno Le Maire, sur le plateau des 4 vérités, jeudi 21 avril, sur France 2. « Son projet ne m’a pas convaincu. On voit beaucoup d’hésitation et de l’autre beaucoup de clarté de la part d’Emmanuel Macron ». Sur l’écologie, le locataire de Bercy estime que la candidate RN « met des bâtons dans les roues à la transformation énergétique et veut démonter des éoliennes ».
L’actuel ministre de l'Économie a pointé du doigt les « approximations » de la candidate d’extrême droite. « Il y a des réalités, des chiffres, avec lesquels, visiblement Marine Le Pen n’est pas à l’aise du tout. Quand on est en démocratie, il vaut mieux faire reposer le débat sur la vérité et les chiffres, plutôt que sur des approximations ».
Marine Le Pen a par ailleurs ciblé le bilan économique du président-candidat, n’hésitant pas à moquer « le Mozart de la finance ». « Les Français voient bien la réalité face à ses approximations. Ils voient que l’on est sur la bonne direction sur la politique industrielle, que l’on soutient les PME et que l’on est en train de gagner la bataille pour le plein-emploi. Un million d’emplois ont été créés, c’est un chiffre réel », a détaillé Bruno Le Maire au micro de Caroline Roux. La candidate RN a vivement épinglé le gouvernement sur l’état des finances publiques et notamment la « dette Covid », taclant ainsi la politique sanitaire et le « quoi qu’il en coûte » du gouvernement. « Cette dette a effectivement gonflé, car on a protégé les salariés, les entreprises et qu’il y a eu moins de recettes et versements au trésor public. Qu’aurait fait Marine Le Pen ? », a fustigé Bruno Le Maire, et de préciser : « C’est une dette ponctuelle, utile et responsable. Contrairement à ce que Marine Le Pen propose ». Sur la réforme des retraites, Bruno Le Maire estime que Marine Le Pen « vend des illusions et des salades aux Français ».