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Ce lundi 31 mai 2021, Caroline Roux reçoit Bruno Le Maire dans les 4 vérités. Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a une mission : trouver le moyen de sortir, en douceur, des aides accordées aux entreprises pour traverser la crise.  


Déficit budgétaire : un record ?


Alors qu’un nouveau projet de loi pour continuer d’aider les entreprises à faire face à la crise sanitaire doit être présenté mercredi 2 juin, Bruno Le Maire s’attend à un déficit public de 9,4 % en 2021. « Nous reportons un certain nombre de dépenses de 2020 sur 2021 (…), nous continuons à aider un certain nombre de secteurs et d’entreprises même si progressivement nous allons supprimer ces aides et puis il y a une partie du plan de relance qui est décaissée, justifie le ministre l’Économie, des Finances et de la Relance. C’est de l’investissement, de l’argent pour investir et relancer l’économie ». Ce bilan est « la prolongation de l’effort (…) fait pour protéger l’économie » dans le but de retrouver « au début de l’année 2022, le même niveau de développement économique » que la France avait avant le début de la crise.  


S’il estime que la politique économique menée par le gouvernement est la bonne, Bruno Le Maire concède qu’« il y a deux freins aujourd’hui » à la croissance : « le recrutement, il y a des difficultés à l’embauche, on le voit dans le secteur de l’hôtellerie, de la restauration ou dans le bâtiment, chez les couvreurs (…). Le deuxième frein, mais qui est un frein conjoncturel, c’est le coût des matières premières, ces difficultés d’approvisionnement pour rechercher du bois, de l’acier, de l’aluminium, du zinc... ».


Reprise, quelles perspectives ?


Qui dit sortie de crise dit consommation, dans un contexte où les Français ont épargné pendant la crise… pour mieux dépenser ? « Ce que nous constatons, c’est qu’au moment de la réouverture, les Français se sont mis à consommer, dans les restaurants, dans les bars, dans l’habillement. Nous avons des chiffres très satisfaisants, détaille le natif de Neuilly-sur-Seine. Le problème français n’est pas un problème de demande. Ma responsabilité de ministre de l’Économie et des Finances c’est de donner le meilleur pour les Français et de répondre aux difficultés de l’économie française ». Le plan est donc d’« investir et innover » pour la réindustrialisation notamment.  


Attentif aux propositions formulées par les autres forces politiques, Bruno Le Maire n’est pas convaincu par celle des Républicains, qui veulent baisser la TVA en supprimant les cotisations sur les salaires. « Ce que proposent les Républicains c’est de déshabiller Paul pour habiller Jacques, estime-t-il. Ça fait preuve d’une incohérence totale. Une politique économique d’une grande nation comme la France, c’est pas le concours Lépine de la proposition la plus ébouriffante tous les quatre matins ! »


Le ministre n’oublie pas non plus de critiquer le plan économique du Rassemblement national, impossible à financer selon lui. « Le programme de Madame Le Pen, c’est le train qui fonce dans le mur en klaxonnant. Et plus on parle fort, plus on a la garantie que tout ça mènera nul part. ». Bruno Le Marie plaide donc « pour du sérieux dans les politiques économiques (…). Il faut du sérieux, de la cohérence et de la stabilité ».