Canicule, sécheresse, incendie… Les intempéries de ces dernières semaines nous envoient des signaux très clairs quant à l’urgence climatique. Pourtant, c’est un autre sujet qui inquiète le gouvernement et les instances sanitaires. Tandis que l’épidémie de Covid gagne chaque jour du terrain, l’Assemblée nationale a adopté cette nuit un nouveau projet de loi sanitaire. Néanmoins, cette proposition de texte a été amputé de deux dispositions majeures : le pass sanitaire pour les moins de 18 ans auquel s’ajoute un contrôle aux frontières pour lutter contre la propagation du virus. « L’heure est grave » a déclaré Elisabeth Borne alors que le Rassemblement National, La France Insoumise et Les Républicains ont voté contre cette partie du texte. Aujourd’hui, la Première ministre en appelle au Sénat dont Bruno Retailleau fait partie, pour rectifier le tir et éveiller « l’esprit de responsabilité ». « Si elle veut compter sur le Sénat, elle doit aussi recevoir les présidents de groupe du Sénat. Pour l’instant, elle les a ignorés » fustige Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat bien qu’il soit « favorable au contrôle aux frontières ». Notre invité est prêt à revoir sa position sous certaines conditions « notamment sur la réintégration du personnel soignant ». Le gouvernement se heurte à un premier blocage à l’Assemblée nationale sans majorité. « C’est la traduction d’un fait politique. Puisque nous ne voulons pas rentrer dans une coalition pour garder notre indépendance d’esprit, cela exige des compromis. Il faut que le gouvernement abandonne cette posture méprisante. Maintenant, c’est le retour du Parlement, il faut reconsidérer le Sénat » souligne le sénateur.
LR : aider ou contrer le gouvernement ?
Un autre texte brûlant est sur le point d’être voté à l’Assemblée nationale. Il s’agit de la proposition de loi sur le pouvoir d’achat, première préoccupation des Français par temps de crise inflationniste. En l’état, Les Républicains vont-ils s’aligner du côté de la majorité présidentielle et donner une suite favorable à leurs propositions ? « On la votera à deux conditions. On veut renforcer toutes les mesures […] et exonérer les charges pour que ça ne pèse pas sur les entreprises. Deuxièmement, on veut la fin du quoi qu’il en coûte. On veut que le gouvernement commence enfin à faire des économies » explique notre invité qui propose de prolonger le texte avec la baisse de la CSG de 70 milliards d’euros et le litre de carburant à 1€50. Des propositions jugées incohérentes par Bruno Le Maire. Les Républicains sous la coupe de leur président au Sénat souhaitent « coécrire la loi », bien plus qu'ils ne l'avaient fait lors du premier quinquennat.
Emmanuel Macron se retrouve une fois encore sous le feu des critiques après de récentes révélations selon lesquelles le Président de la République aurait favorisé l’arrivée de l’opérateur de VTC Uber lorsqu’il était encore ministre des Finances. Tandis que l’opposition dénonce un scandale d’État, Bruno Retailleau dénonce le « mélange des genres ». « On a appris par le lobbyiste qui a travaillé pour cette entreprise, qu’il avait aussi travaillé lorsqu’il avait quitté Uber à la levée des fonds pour la campagne d’Emmanuel Macron. C’est un mélange des genres, exactement le même que nous avons pointé du doigt au Sénat dans une commission d’enquête sur les cabinets de conseil. On a des centaines de millions d’euros dépensés par l’État alors qu’on a beaucoup de fonctionnaires qui se trouvaient au cœur de la campagne d’Emmanuel Macron » alerte notre invité.
LR : quel avenir ?
L’avenir des Républicains va se jouer dans quelques semaines. Alors que Christian Jacob s’apprête à céder son poste de président du parti, un congrès LR va présenter les candidats en lice pour reprendre les rênes du groupe. Un rassemblement qui pose déjà problème puisque certains soutiennent des membres qui ne sont pas officiellement candidats sur la ligne de départ à l’instar de Laurent Wauquiez. « Je pense que la France a besoin de la droite. On ne peut pas se résoudre demain à laisser le monopole de l’opposition à Marine Le Pen ou à Jean-Luc Mélenchon » déclare notre invité qui souhaite redonner un second souffle à ce parti fragilisé. Que peut-on attendre de cette « nouvelle » droite ? « C’est une école qui instruit, du travail qui paye et pas de l’assistanat, des frontières qui sont gardées et pas de l’immigration massive telle que la pratique Monsieur Macron » poursuit Bruno Retailleau qui souhaite « renvoyer les délinquants étrangers » pour défendre « une droite qui parle clair et qui pense droit ».