La dette publique s’élève aujourd’hui à plus de 3 000 milliards d’euros, ce qui fait de la France l’un des pays les plus endettés de l’Europe. Le jeudi 10 octobre 2024, le projet de loi finances 2025 a été présenté en Conseil des ministres. L’objectif du gouvernement : 60 milliards d’économies. Dans son plan de redressement, Antoine Armand, le ministre de l’Économie et des Finances prévoit la suppression de 2 201 postes de fonctionnaires pour l'Etat et ses opérateurs, ainsi que 4 000 suppressions de postes d'enseignants et 505 au Budget et aux Comptes publics. Tandis qu'en parallèle, 2 000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) seraient recrutés, 619 emplois seraient créés à la Justice ou encore 630 dans l'Armée. Des déclarations qui n’ont pas manqué de faire réagir l’opposition : “un budget de facilité”, commente le RN, “une calamité” selon Jean-Luc Mélanchon. Une approche également jugée “facile” par le Haut Conseil des finances publiques. "Les prévisions restent un peu optimistes et l'information est peu documentée, et du coup les résultats sur les recettes et les dépenses sont fragiles", a déclaré Pierre Moscovici, son président.
Pour le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Arnaud, “Il faut absolument reprendre le contrôle de la dette pour mieux financer nos services publics, pour rester libre de nos choix”. Dans les 4 vérités, le successeur de Bruno Le Maire rappelle : “Cela fait presque 40 ans que la dépense publique augmente chaque année par rapport au PIB. (...) Nous avons vécu des crises financières, une pandémie mondiale, une crise énergétique, une guerre aux portes de l’Europe. Face à ces crises, on a protégé les Français.” Le ministre de l’Économie préfère parler d’un "budget de redressement" plutôt qu’un "budget d'austérité". “Ce n'est pas comparable de baisser les salaires de l'ensemble des fonctionnaires - comme ça a été fait dans certains pays - et dire que nous n'allons pas embaucher plus de fonctionnaires", explique le nouveau locataire de Bercy sur France 2. Avant de préciser : “Chaque économie est difficile”.
Un plan budgétaire qui demande à tous de participer à l’effort collectif
En parallèle de ces économies, le nouveau budget planifie une augmentation des recettes, notamment avec une contribution exceptionnelle des 65 000 foyers les plus riches, avec plus de 500 000 euros de revenus par an. À ceux qui y voient un ISF déguisé, Antoine Arnaud répond que c’est “une contribution bornée dans le temps” qui n’a “rien à voir avec l’ISF qui est fondée sur le patrimoine”. Concernant les entreprises, les 400 plus grosses vont devoir participer à l’effort, mais aussi toutes feront l’objet d’une diminution de l’allègement des charges. Face à l’inquiétude d’une possible baisse de la croissance et de l’emploi, l’élu de la République en marche demande une “contribution exceptionnelle”. “Ce texte est perfectible”, reconnait le ministre, prêt à en débattre au Parlement. “Chaque proposition qui permettra de retirer un euro de fiscalité et d’ajouter un euro d’économie de dépense, non seulement on l’examinera, mais on la retiendra“, s’engage Antoine Arnaud. Dès le 11 octobre, le ministre de l’Économie et des Finances est attendu à 8h30 à l’Assemblée nationale pour être auditionné avec Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics, par la commission des Finances.
Interrogé à propos du report de la revalorisation des retraites, qui devait intervenir le 1er janvier et qui est finalement prévue pour le 1er juillet, Antoine Arnaud demande à chacun de contribuer. En 2023, environ 9% des 75 ans ou plus (soit 527 000 personnes) vivent sous le seuil de pauvreté monétaire. Et avec l’âge, le taux de pauvreté augmente : il varie de 6,7% pour les 75-79 ans à 12,5% pour les 95 ans ou plus. “Nous avons revalorisé l’année dernière de plus de 5% les pensions de retraites, nous avons augmenté de 100 euros le minimum contributif”, rappelle le ministre macroniste qui promet : “nous indexerons à nouveau les pensions de retraites”.