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Charles Michel, invité des 4 vérités, se sent très actif avec l’ensemble des européens pour porter une voix dans un monde où le contexte est difficile. Après la tragédie vécue par les victimes de l’attentat du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël, et celui des victimes de Gaza, l’Europe serait-elle en train de jouer une partition différente ? Le président du conseil européen ne le pense pas : « À l’inverse de ce que vous semblez indiquer, l’Union Européenne montre des muscles dans un moment compliqué. Elle a réagi très vite, avec les 27 chefs d’États des gouvernements, et de façon unanime, en condamnant cette ignoble attaque terroriste et en disant qu’Israël a le droit de se défendre si cela peut être en lien avec les règles du droit international. », a-t-il rétorqué à Thomas Sotto.

Aujourd’hui, la difficulté qui se présente, autant pour les Européens que pour les Américains, est de convaincre d’instaurer des pauses humanitaires au plus vite pour permettre que l’aide puisse arriver à Gaza. Le soutien des Européens à Israël est-il un soutien à Benyamin Netanyahou ? Charles Michel répond par la négative, précisant qu’on ne soutient pas un gouvernement, mais bel et bien un peuple, ce qui oblige à certaines relations diplomatiques et politiques avec lesdits gouvernements qui représentent institutionnellement le peuple israélien. L’homme d’État belge redoute-t-il que l’État d’Israël soit actuellement en train de commettre des crimes de guerre ? « En tout cas, nous conseillons à Israël d’appliquer le droit International dans sa riposte militaire. » Et ceci pour deux raisons : premièrement, celle de correspondre aux valeurs de l’Europe. Deuxièmement, car stratégiquement, si Israël souhaite ne pas être isolé par la communauté Internationale, il lui est important de rester attentif et respecter ces règles. 

Aujourd’hui, il est également important de parler d’une voix forte pour que des moyens soient envoyés à Gaza. Et pour s’assurer qu’ils n’arrivent pas dans les poches du Hamas et veiller sur le terrain à ce que ces aides ne soient pas détournées, Charles Michel a plutôt confiance en les Nations Unies. Il salue d’ailleurs l’initiative française, ou celle de la Grèce ou de Chypre, d’utiliser la voie maritime pour acheminer ces aides, sachant que le chemin par l’Égypte est difficile et entravé. L’aide doit par ailleurs être délivrée sans conditions et sans délai. Aujourd’hui, les Nations Unis estiment à 1 milliard, voire 1 milliard 500 millions, les besoins dans le court et à moyen terme. L’Union européenne a déjà mobilisé des montants significatifs et le membre du Mouvement réformateur (MR) est là aussi « plutôt confiant ». L’enjeu principal est surtout, rappelle-t-il, de parvenir à acheminer l’aide. 

D’autres pays face à l’Union européenne : un défi 

L’Union Européenne étant le premier partenaire économique pour Israël, ainsi que le premier partenaire pour le développement de la Palestine, tout le travail « inlassable » qui est aujourd’hui mené est celui de mettre en œuvre les moyens possibles pour que l’UE ait un impact significatif, avec d’autres, les États-Unis notamment, dans cette guerre. 

À propos de l’explosion des actes antisémites, et dans ce conflit qui polarise nos sociétés, Charles Michel rappelle que l’on doit « tous être déterminés ». « Ce n’est pas un moment pour la division », martèle-t-il, mais au contraire « un moment pour se rassembler. » « L’Europe doit tenter de rassembler autour de valeurs de dignité parce que l’Europe est un continent qui a été meurtri au siècle passé par des tragédies. » Tragédies qui menèrent à une réconciliation.

Présentement, la création des deux États, un Israélien, un Palestinien, est une « priorité absolue » pour l’Europe, qui « devrait jouer un rôle de leadership afin d’encourager cette proposition ».

Concernant la guerre en Ukraine, l’Europe n’oublie pas, non plus, que la situation y est très grave et continue de soutenir le pays. L’Ukraine doit-elle adhérer à l’UE ? L’ancien premier ministre belge en est « personnellement convaincu ».