Coup dur pour la majorité. La surtaxe sur les très hauts revenus, que la macronie voulait temporaire, a été pérennisée suite à un vote de l’Assemblée ce mardi 23 octobre 2024. « Ce n’est pas notre position », déplore Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, sur le plateau des 4 vérités. « Ce qui fait qu’un budget est juste, c’est parce que les hausses d’impôts sont temporaires », ajoute-t-elle. Le budget préconisé par le Premier ministre, s’il est décrié par l’opposition, pourrait bien être adopté par 49.3 admet notre invitée, qui explique qu’il s’agit d’un « outil constitutionnel qu’on n'exclut pas par principe. » Elle insiste cependant sur l’importance du débat parlementaire : « on laissera les débats se tenir autant que nécessaire », explique-t-elle. Puis de continuer : « à la fin, il va falloir protéger les Français de l’obsession fiscale du Nouveau Front populaire. »
Pourtant, il semblerait que le Premier ministre ne soit pas un partisan de l’utilisation du 49.3. Au contraire, Michel Barnier semble respecter au maximum la différence d’opinions dans l’hémicycle, lui qui a essayé de composer un gouvernement aussi large que possible, avec des ministres n’appartenant pas tous à la même famille politique. « Ce n’est pas la volonté du Premier ministre », précise Maud Bregeon, qui annonce tout de même que le recours au 49.3 sera discuté ce mercredi 23 octobre 2024 en Conseil des ministres. « Le sujet est sur la table du Conseil des ministres, on aura cette discussion, c’est normal, mais ça ne préjuge pas de la décision finale », annonce cette ancienne députée des Hauts-de-Seine.
Un budget d’urgence
« C’est un budget d’urgence que l’on sait difficile, et c’est parce qu’il est difficile que le débat à l’Assemblée nationale et au Sénat doit se tenir », continue-t-elle. Pourtant, elle se montre inquiète de la tournure qu’ont pris les débats à ce sujet : « on est arrivés avec un budget, on est ressortis avec une feuille d’impôts », ironise celle qui attaque la volonté de la gauche de taxer « matin, midi et soir. » Selon elle, « taxer n’est pas un projet, ce n’est pas acceptable pour les Français. » Face à Jean-Baptiste Marteau, journaliste pour Télématin, elle éclaire la volonté budgétaire du gouvernement : « on propose une équation qui fonctionne, qui nous semble juste, qui repose massivement sur la baisse des dépenses, parce que c’est là-dessus qu’on doit concentrer nos efforts. » Elle juge que les deux tiers des économies doivent reposer sur la baisse des dépenses et qu’il est « hors de question qu’on aille chercher dans la poche des Français. »
Au sujet des pensions des retraites, Maud Bregeon confirme que le gouvernement souhaite épargner les petites retraites : « on a conscience que c’est une mesure difficile », admet l’ancienne sarkozyste. Sur le plateau de Télématin, elle met en avant trois engagements : d’abord « le minimum vieillesse sera revalorisé au 1er janvier comme prévu », puis « on ne désindexera pas les retraites sur l’inflation, on propose un décalage de six mois », enfin « on est ouverts à une discussion sur la mise en place d’un seuil pour les retraités qui ont les plus petits revenus. »