Pour la septième fois consécutive, la France va dérouler le tapis rouge aux investisseurs étrangers à l’occasion du Choose France, organisé en grande pompe à Versailles. Une rencontre au sommet où les dirigeants d'entreprise, les investisseurs et les décideurs politiques du monde entier se réunissent pour discuter des opportunités d'investissement en France. Entre discussions animées, présentations de projets et rencontres bilatérales, ce rendez-vous très attendu vise à renforcer les relations commerciales et à favoriser la croissance économique. En mettant en avant les atouts de la France en matière d'innovation, d'infrastructures et de main-d'œuvre qualifiée, Choose France est un événement clé pour stimuler les investissements et encourager la coopération internationale à l’heure où la France revoit sa copie pour redresser le trésor public. Plusieurs annonces importantes sont attendues ce lundi 13 mai 2024 notamment pour un montant de plus de 15 milliards d’euros d’investissements. Pas moins de 56 projets seront soumis à l’assemblée dont l’un des plus colossaux concerne Microsoft. Une lueur d’espoir dans un océan de dettes…
« C’est un grand succès qui est dû à une politique économique qui est la même depuis sept ans […] Ça crée de l’activité sur tout le territoire, ça nous permet d’avoir de la croissance, ça nous permet d’avoir de l’activité dans des territoires reculés » se félicite Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. À l’heure où les finances publiques sont dans le rouge, cet événement stratégique arrive à point nommé pour relancer la machine industrielle et tenir cet objectif : « redevenir une grande nation de production ». C’est une occasion historique pour la France […] de rouvrir des usines […] et de redevenir une grande nation de l’intelligence artificielle. Nous voulons accentuer cette avance » vante notre invité sur le plateau des 4 vérités. En effet, le sommet Choose France promeut une programmation tournée sur l’informatique et les nouvelles technologies. Des thématiques clés nullement choisies au hasard pour tenter de rivaliser avec les États-Unis et la Chine, maîtres en la matière, bien loin devant l’Europe. Et cette longueur d’avance ne semble pas freiner les ambitions de Bruno Le Maire, bien déterminé à rattraper les quelques wagons de retard : « Il faut qu’on privilégie l’innovation sur la régulation » affirme le ministre qui défend actuellement le projet de loi sur la simplification pour alléger la charge administrative « qui empêche nos TPE, nos PME et nos start-up de se développer rapidement ». « Débureaucratiser » la production française : tel est donc le leitmotiv du gouvernement depuis l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon.
La France Attractive… mais endettée !
Si la France multiplie les projets d’investissement étrangers en France, le déficit commercial reste pourtant colossal et a même atteint un nouveau record à hauteur de 100 milliards d’euros. « Ça se résorbe mais c’est l’un des grands enjeux » concède Bruno Le Maire qui admet que la France a « renoncé à sa culture ouvrière », la faute à une politique économique bien ancrée dans le paysage depuis plus de 40 ans. Malgré le trou béant dans les finances publiques, la France conserve son statut de pays le plus attractif en 2023 selon le cabinet EY. Mais il reste également le plus endetté, bien au-dessus de la moyenne des Vingt-Sept. « La meilleure nouvelle qui soit tombée économiquement pour les Français depuis plusieurs mois, c’est que désormais, les salaires augmentent plus vite que l’inflation. Ceux qui travaillent vont pouvoir vivre mieux parce que l’inflation recule et le salaires continuent d’augmenter » tente de rassurer Bruno Le Maire. Pour résoudre la crise économique dans laquelle s’est enlisée la France, le gouvernement part régulièrement à la chasse aux économies, renonçant définitivement à la politique post-Covid du quoi qu’il en coûte. « Il faut rétablir sereinement mais fermement les comptes publics avec un objectif : revenir sous les 3% de déficit en 2027 » et ce, sans augmenter les impôts même sur les super-profits. « C’est cette stabilité fiscale qui fait que les investisseurs viennent en France » martèle le ministre, à contre-courant des propositions de l’opposition.
À moins de quatre semaines des Européennes, la liste de la majorité reste toujours distancée par celle du Rassemblement National alors que celle du PS portée par Raphaël Glucksmann se profile en troisième position dans les sondages, proche du score imputé à Valérie Heyer. « Je reste très confiant. Je pense que nous aurons un bon résultat aux élections européennes. Toute la majorité est en train de se mobiliser » affirme notre invité qui se félicite de la relance économique post-Covid.