À 12 jours du scrutin présidentiel, Christian Estrosi s’est enfin prononcé et a décidé de porter son choix sur Emmanuel Macron. Hier, son candidat a été interpellé sur la question du pouvoir d’achat, principale préoccupation des Français depuis la flambée des prix. Alors en déplacement diplomatique à Dijon, le Président en campagne est-il enfin descendu dans l’arène électorale pour rentrer officieusement dans la campagne ? « Vous connaissez beaucoup de campagnes présidentielles où se sont superposées deux crises, une crise sanitaire avec ses conséquences économiques et maintenant la guerre à nos frontières », fustige le maire de Nice qui justifie la désertion du candidat LREM de ces débuts de campagne. L’heure est venue pour Emmanuel Macron d’aller au contact des Français pour faire ses preuves et convaincre les citoyens et abstentionnistes de se rendre aux urnes. Pourtant, sa première visite n’a pas été concluante pour le président en lice à sa propre succession. Sur la question sinueuse du pouvoir d’achat qui lui a été posé par un habitant en difficulté depuis la crise des prix, Emmanuel Macron lui a rétorqué « Il n’y a pas de recette magique ». Une réponse jugée risible par l’opposition. « Il apporte des solutions pragmatiques […] sur le problème de l’essence, si chacun arrête de polémiquer et joue le jeu lorsque l’État décide de baisser de 15 centimes, c’est un effort très conséquent sur les finances publiques » réagit vivement Christian Estrosi qui appelle les municipalités à participer à cet effort général. Concernant la ville de Nice, le maire se félicite de la gestion de la municipalité qui est en « croissance sans augmentation de la fiscalité, car nous avons su nous inscrire dans le plan de relance de l’État au lendemain de la crise sanitaire ».
Pour sortir de l’inflation et limiter la crise énergétique décuplée depuis le début du conflit ukraino-russe, Marine Le Pen propose de baisser de 5,5 % le prix des carburants, du gaz et de l’électricité. Une proposition jugée irréaliste par notre invité : « Où va-t-elle trouver l’argent ? », interroge-t-il. Pour rétablir le pouvoir d’achat des Français, Emmanuel Macron a supprimé la taxe d’habitation durant son quinquennat qu’il veut aujourd’hui coupler à la suppression de la redevance télé « pour financer son projet ».
Emmanuel Macron : pourquoi un quinquennat de plus ?
Durant son mandat, Emmanuel Macron a dû faire face à un certains nombres de crises, à commencer par la levée du mouvement protestataire des Gilets Jaunes, la manifestation antivax en réponse à la gestion de la crise sanitaire et plus récemment les Convois de la liberté. Face à ce bilan, certains s’interrogent : pourquoi un quinquennat de plus ? « Il a répondu en parlant des grandes réformes dont nous avions besoin avec le code du travail, la suppression des régimes spéciaux, l’ouverture de la concurrence à la SNCF […] il s’est montré comme un chef qui a parfaitement su gérer la crise sanitaire et la sortie économique » défend Christian Estrosi avant d’ajouter qu’Emmanuel Macron est le seul à avoir fait baisser de 500 000 le nombre de chômeurs dans le pays. Fort de cette expérience, le plus jeune président de la Vème République « doit » prolonger cette ligne politique qui valorise le domaine industriel, soutient la souveraineté énergétique et militaire, explique notre invité. « Le plan France 2030 d’Emmanuel Macron est celui qui apporte de l'optimisme et de l’espoir pour trouver des parts de croissance et mieux rémunérer l’emploi » conclut Christian Estrosi, fervent défenseur de la Macronie qu’il considère comme un prolongement du « Gaullisme ».