Emmanuel Macron poursuit sa série de déplacements pour renouer le contact avec les Français. Après l’Alsace, jeudi 20 avril, Emmanuel Macron était dans l'Hérault pour son deuxième déplacement depuis la promulgation de la loi sur les retraites. L’annonce de la revalorisation des salaires n’aura pas atténué la colère des manifestants qui l’attendaient à Ganges, au Nord de Montpellier. « Il faut entendre la colère, je ne suis pas sourd à celle-ci », a affirmé le chef de l’État. « La politique ne se fait pas uniquement à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Elle se fait dans le contact avec les Français. On est clairement dans un moment de tension. La réforme des retraites n’est pas populaire, même si elle est nécessaire. Mais quand on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps. C’est le choix qu’on fait tous les pays qui nous entourent. Aller au contact est absolument nécessaire, ça l’est même peut-être plus qu’avant », réagit ce vendredi 21 avril, Christophe Béchu, invité des 4 Vérités, sur France 2. « Le sujet, c’est demain. C’est la nouvelle impulsion qui va être donnée », précise le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
« Emmanuel Macron a compris le problème, mais il l’appréhende de façon technique. (…) Il manque un récit, il n’exprime pas une vision politique », a estimé sa prédécesseure, Barbara Pompili, cheffe de file du parti « En commun », à l’aile gauche du parti, creusant ainsi sa distance avec la majorité. « Personne ne remet en question la sincérité de l’engagement écologique de Barbara Pompili, peut-être un peu d’amertume. Mais elle appartient à cette majorité et elle fait en sorte d’en être un aiguillon », commente Christophe Béchu.
Sécheresse : état des lieux
Alors qu’Emmanuel Macron a lancé, il y a deux semaines, le « Plan eau », dans les Hautes-Alpes, le sujet de la sécheresse est particulièrement préoccupant. Elle frappe une grande partie du pays. Depuis plusieurs semaines, certains départements ont été mis en état de vigilance, voire en alerte. Et les prévisions météo ne sont pas suffisamment optimistes pour changer la donne. « On n'a pas eu suffisamment d’eau pour recharger les nappes phréatiques. Dans le couloir rhodanien, le pourtour méditerranéen, on est déjà dans une situation qui correspond à une fin de mois de juin. On a des niveaux tellement bas, que nous avons déjà des arrêtés d’alerte, d’alerte renforcée ou de crise qui sont pris », explique le ministre. Le 27 avril prochain, il réunira le comité d’anticipation sécheresse afin de faire le point avec les préfets. « Compte tenu du niveau des nappes et du déficit pluviométrique, on aura à nouveau des communes qui vont manquer d’eau. Le sujet, c’est combien et de quelle taille », précise-t-il. « Il faut changer les mentalités et arrêter de penser qu’on aura toujours de l’eau pour toujours et pour tout le monde », alerte-t-il.
Autre sujet de préoccupation : les incendies. Pour cela, le gouvernement prévoit notamment « 100 000 véhicules supplémentaires affectés aux services de secours, sept colonnes de renforts supplémentaires pour l’été, l’installation de caméras de détection thermique ainsi qu’une campagne de débroussaillement et un guide sécheresse pour définir des règles homogènes », affirme le ministre.