Alors que l’entrée en piste d’Emmanuel Macron à sa propre succession a rebattu les cartes de la campagne présidentielle, les candidats en lice pour l'Elysée attendent de pied ferme le bilan du quinquennat ainsi que des débats pour confronter leurs idées avec l’actuel chef d'État. Sur ce sujet, le candidat LREM a été catégorique et refuse de se prêter à cet exercice politique auquel il souhaite se soustraire en raison de son officialisation tardive accentuée par la crise Covid et la guerre en Ukraine. Christophe Castaner, président du groupe LREM s’en défend au micro de Caroline Roux « Il peut le faire avec les Français et avec les journalistes ». Depuis hier, le président de la République dresse les grandes lignes de son programme « comme ses prédécesseurs l’ont fait », à commencer par la question des droits fondamentaux d’égalité entre hommes et femmes. Depuis la déferlante en Europe de l’Est avec l’invasion russe en Ukraine, les sondages ont révélé qu’Emmanuel Macron aurait déjà gagné 3 points dans l'opinion publique. La gestion de la crise diplomatique aux portes de l’Europe semble jouer en faveur du chef d’État en campagne qui enfile tour à tour sa casquette de chef de guerre et de candidat à l’élection présidentielle. La situation géopolitique actuelle n’empêche-t-elle pas de poser d’autres débats que ceux de la défense et de la sécurité ? Le partisan LREM ne cache pas l’impact massif de la guerre en Ukraine mais explique que celle-ci ne doit pas nuire au débat démocratique : « le président de la République doit continuer à protéger l’Europe et en même temps il doit projeter le pays sur les sujets cités (pouvoir d’achat, école, droit des femmes) ». Rien n’est gagné d’avance affirme Christophe Castaner qui se refuse à crier victoire trop vite. D’ailleurs, les premières propositions d’Emmanuel Macron ont déjà commencé à faire grincer des dents certains opposants politiques notamment sur le sujet de la redevance télé. Taxé de vouloir s'emparer d'une initiative formulée depuis longtemps par Marine Le Pen et Éric Zemmour, le candidat LREM marche-t-il sur les plates bandes de l’extrême droite ? L’ancien ministre de l’Intérieur souhaite corriger le tir « Il y a une énorme différence […] la redevance télé est un impôt injuste et archaïque adossé à la taxe d’habitation que nous avons supprimée. Nous prenons un engagement, celui de pérenniser le service public ». Triplement de la défiscalisation des entreprises, valorisation du travail et du pouvoir d’achat, refonte des enseignements fondamentaux à l’école … Certaines propositions résonnent comme une critique directe au travail mené par les ministères respectifs. Certains invitent à lire entre les lignes de ce programme qu’ils dépeignent comme un bilan avorté du quinquennat. Pour Christophe Castaner, il faut « évaluer nos politiques avec humilité, exigence et sincérité ».
Ukraine : la flambée de l’énergie
Le conflit ukraino-russe a mis en exergue la crise énergétique. Alors que les Américains n’écartent pas l’idée d’interdire les exportations de gaz russe, cette guerre va avoir un impact très fort sur l’économie. Bruno Le Maire a annoncé hier que le gel des tarifs décidé en fin d’année sera pérennisé pour enrayer cette flambée des prix. Néanmoins, le choc inévitable des énergies va avoir des répercussions massives sur la vie des français. Comment répondre à l’urgence énergétique ? La rénovation énergétique du bâti refait surface dans la continuité de la stratégie déployée à laquelle Christophe Castaner explique vouloir associer « une baisse de consommation de 40% à échéance 2040 avec une montée des énergies renouvelables et du nucléaire ». L’objectif ? Assurer la souveraineté nationale en matière d’énergie. Les sanctions prises à l’encontre de la Russie ne seront pas sans conséquences sur le modèle économique français, un parti-pris assumé grâce à la construction d’une politique d’autonomie énergétique, explique notre invité.